Vous le savez, nous aimons vous parler des reconversions professionnelles réussies ! Ces parcours « non linéaires » sont de grandes sources d’inspiration pour tous ceux qui se demandent s’ils doivent sauter le pas. La trajectoire de Romuald Lechat a de quoi nous motiver à poursuivre nos rêves. Ancien technicien de laboratoire, il a un « déclic » vers 30 ans lorsqu’il prend pour la première fois un cours de guitare…Devenu professeur de guitare en quelques années, il est sur le point aujourd’hui de sortir son premier EP. Un portrait qui fait du bien, à partager autour de vous !
Peux-tu te présenter en quelques mots et nous parler de ton parcours ?
Je m’appelle Romuald, je vais bientôt avoir 39 ans. J’ai commencé comme technicien en laboratoire d’analyses médicales, pour peu à peu basculer des prises de sang vers la musique. Je vis aujourd’hui des cours que je donne en tant que professeur de guitare.
Peux-tu nous en dire plus sur tes débuts en tant que guitariste ?
En fait, j’ai commencé à jouer à 29 ans, fin 2011. Déjà à l’époque, mes styles musicaux préférés (surtout pop/rock) mettaient en avant la guitare, et j’avais même tenté par deux fois de m’y mettre. Mais sans aucune ligne directrice, je n’avais pour ainsi dire rien appris : je possédais déjà deux guitares alors que je ne savais même pas jouer le moindre accord… !
C'est ma rencontre fortuite avec une démarcheuse pour une école de guitare, dans une période difficile de ma vie, qui a été l'élément déclencheur.
Dès que j’ai pris mon premier cours (à La Maison Des Sons, dans Paris), j’ai su que cette fois était la bonne.
Quelles ont été les étapes de cette reconversion ?
Ma passion était telle que dès les premières semaines, j'ai envisagé l'idée d'en vivre. Mon plan de reconversion était déjà clair dans ma tête alors que je jouais depuis moins de six mois... !
Moi qui avais toujours été d’un naturel anxieux, cette détermination nouvelle a effacé toutes mes craintes, car j’avais conscience de m’être enfin trouvé. J’étais en paix avec moi-même, et confiant dans ma capacité à surmonter les étapes à venir, peu importe leur nombre.
Dès lors, composer et jouer des chansons est devenu mon objectif principal, mais je savais qu’en commençant à cet âge, j’avais plus de chances de gagner ma vie en donnant des cours que par ma musique. J’ai donc mené les deux idées de front, l’expérience de l’une profitant souvent à l’autre.
Tout est allé assez vite ensuite : piochant dans mes économies, j’ai pris en 2014 une année sabbatique pour jouer le plus possible et améliorer mon niveau, pour commencer à donner des cours début 2015. De fil en aiguille, j’ai sauté le pas du plein temps en septembre 2017.
Et tes proches, comment ont-ils réagi à ton projet ?
Connaissant mon côté impulsif, mes proches m’ont encouragé avec une bienveillance mêlée de scepticisme, même si personne n’aurait de toute façon pu m’en dissuader ! En plus des rencontres inoubliables que j’ai faites dans ce nouvel environnement, j’ai eu surtout la chance d’être soutenu dans mon idée par ma compagne, dont j’ai fait la rencontre à la même époque et qui a rapidement compris à quel point c’était important pour moi.
Crédits photo: Sharleen Povsl
Cette aventure t’a même conduit à un bel aboutissement avec très prochainement la sortie de ton premier album « Among the waves » en duo avec Domitille. Que représente pour toi cet album ?
En vérité, il s’agit d’un EP, une sorte de mini-album. Sortir des disques ayant toujours été dans mes objectifs, je vois un peu cela comme une étape naturelle ; ce qui ne m’empêche pas d’être surexcité à cette idée !
Ma rencontre avec Domitille a été une des plus importantes de ma nouvelle vie. C’est quelqu’un d’une richesse créative incroyable et d’une détermination sans faille, qui vous pousse toujours à chercher plus loin. Grâce à elle, j’ai pu m’exprimer dans des styles musicaux un peu différents de ce que j’avais l’habitude de jouer.
Réaliser ce premier EP à ses côtés est un aboutissement considérable et une véritable source de fierté, tant nous avons travaillé pour donner forme à notre groupe Silver Lining depuis six ans. J’ai hâte que ces morceaux sortent !
Qu’aurais-tu envie de dire à nos lecteurs qui ont envie de se lancer dans la musique mais qui n’osent pas ?
La vie quotidienne est une autoroute, il s’agit simplement de ne pas louper sa bretelle de sortie, je pense. Dans mon cas, le panneau qui l’indiquait avait la forme d’une guitare, et les conditions étaient réunies pour me permettre de ne pas passer à côté une nouvelle fois : les occasions se présentent plus souvent qu’on ne le croit…
Un instrument de musique demande un entraînement régulier, mais représente un plaisir de chaque instant. Voir et entendre les morceaux, et leurs émotions, prendre forme sous ses doigts est un plaisir trop intense pour se permettre de ne pas céder à l’envie d’essayer, quel que soit votre âge !
Peu importe le domaine, mon côté idéaliste me porte à croire que si la passion, ou même juste une envie sincère, sont présentes quand vous vous lancez, alors vous avez déjà l’essentiel pour y arriver.
De la régularité dans la pratique, un peu d’organisation et un soupçon de chance feront le reste !
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