Si vous avez vu mon premier passage aux auditions à l’aveugle, vous avez pu voir que la production a choisi de montrer mon hésitation à monter sur scène et « passer l’obstacle ». Il s’agit ici d’une véritable crise d’angoisse. J’ai des difficultés de concentration depuis que je suis petite et le fait d’être autant entourée, filmée, sollicitée de toute part m’a complètement déstabilisée sur le moment. J’ai de plus pris le fait de passer en première position comme une réelle responsabilité qu’on me donnait, et pendant un instant je ne m’en suis pas sentie capable.
On voit que j’essaye de m’auto-rassurer, mais une fois derrière la grille je me prends une claque, un choc : j’ai vu la même image que lorsque je regardais l’émission à la télévision. J’avais un micro dans ma main, et je n’étais pas confortablement installée sur mon canapé.
Aux répétions on était dans le noir, on devinait à peine le plateau et il m’impressionnait déjà. Alors, lorsque j’ai vraiment vu le plateau de tournage, les éclairages, l’absence de public, que j’ai entendu les voix des coachs qui discutaient. Lorsque j’ai entendu le signal « top, début d’émission, ça commence » j’ai été prise d’une panique totale. Comme une mise à nu, la peur de ne pas plaire, d’être jugée, j’avais peur que le « trac » prenne le dessus sur ma prestation, peur de tomber, de m’évanouir, et de faire une mauvaise prestation. Un genre scénario catastrophe qui n’arrive jamais mais qui résonne dans ma tête.
Lorsque j’ai dit : » Excusez-moi, je ne le sens pas, j’ai très peur « , je voulais juste souffler un instant et surtout me concentrer toute seule pour me canaliser comme je le fais habituellement avant de monter sur scène. J’étais mal à l’aise d’être dans cet état et d’avoir cette attitude devant toute l’équipe. Rien ne m’était familier, et j’ai dû redoubler d’effort. La seule chose que j’avais en tête était de chanter, et de reprendre au plus vite une attitude digne. Pascal Guix le directeur est alors venu me voir et a trouvé les mots justes en disant : » Tu es ma partenaire ou pas ? «
Cette phrase m’a vraiment propulsée, il m’était impossible de trahir un contrat de confiance. Ça m’a beaucoup touchée, et lorsque la musique a commencé, j’ai lâché prise. Je me suis lancée tel un taureau dans une arène.