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La pause Brindille : une association qui soutient les jeunes aidants

La pause brindille une association qui soutient les jeunes aidants

La pause brindille a pour mission de venir en aide aux jeunes aidants…Un sujet très peu abordé mais qui concerne beaucoup de jeunes aujourd’hui. Rencontre. 

Pouvez-vous nous expliquer la genèse de l’association La Pause Brindille ?

La pause Brindille a été créée à Lyon, en mai 2019, par Axelle Enderlé. Axelle est maman de deux enfants, dont une en situation de handicap ; elle s’est engagée dans le soutien des « jeunes aidants », afin de participer à la construction de réponses soutenant la santé et la vie sociale de ces jeunes.

Aujourd’hui, la mission de l’association est de développer une communauté nationale de soutien pour ces jeunes de moins de 25 ans, qui sont confrontés à la maladie, au handicap ou à l’addiction d’un proche.

Qui sont les jeunes aidants aujourd’hui en France ? Combien sont-ils ? Quels sont leurs besoins ?

Un jeune aidant est un jeune de moins de 25 ans, confronté à la maladie, au handicap ou à l’addiction d’un proche (un parent, un frère/une soeur, un-e ami-e, un amoureux, un grandparent etc.) et qui apporte une aide à cette personne (un soutien moral, une aide logistique, une aide médicale etc.)

Aujourd’hui, il n’existe pas de chiffre officiel concernant le nombre de jeunes aidants en France. Cependant, nous estimons qu’au moins 1 million de jeunes seraient concernés, au vu des dernières études :

– 14% des lycéen.es sont des jeunes aidant.es, ce qui représente, en moyenne, 4 jeunes par classe (étude Adocare, 2021) ;
– 15,9% des étudiant.es sont concerné.es soit en moyenne 16 sur un amphithéâtre de 100 étudiant-es, ce qui représenterait 450 000 étudiant-es (étude Campuscare, 2023) ;
– 600.000 jeunes de – de 25 ans accompagnent un proche atteint d’un cancer (selon l’association Cancer contribution) ;

Cette situation peut avoir de lourdes conséquences sur la vie sociale, sur la santé physique et mentale des jeunes concernés : isolement social, épuisement, dépression, développement de troubles anxieux, décrochage scolaire, etc

La pause brindille

Est-il possible pour un jeune de soutenir en ce moment un proche sans savoir qu’il est « jeune aidant » ?

Oui, tout à fait. Il est d’ailleurs très rare que les jeunes concernés sachent qu’ils sont des « aidant.es ». Le terme « jeune aidant » est aujourd’hui presque totalement inconnu, en France.

Les professionnels qui accompagnent les jeunes et leur famille ne sont pas sensibilisés à cette question ; les jeunes, bien souvent, ne se reconnaissent pas dans cette appellation.

En effet, le terme « jeune aidant » n’est pas adapté à toutes les situations et peut être, dans certains cas, un frein à l’auto-identification.

Les jeunes ne se considèrent souvent pas comme des aidants : ils considèrent ce rôle comme « normal » et en parlent très peu autour d’eux.

Dans certaines situations les jeunes n’ont, bien souvent, pas l’impression « d’aider » la personne et se sentent, au contraire, impuissants face à ce qui arrive à leur proche.

Il faut aussi rappeler que l’aide apportée par un.e jeune aidant.e est multidimensionnelle : certains apportent du soutien moral, d’autres aident au sein de la famille, dans les actes du quotidien (les courses, le ménage etc.), certains font parfois des gestes médicaux … Mais, dans notre imaginaire, un.e aidant.e « aide » parce qu’il participe aux soins, donne des médicaments à son proche. Or, on peut être un.e jeune aidant.e sans apporter un soutien médical… Et le terme « aidant.e » n’est alors pas très parlant pour les jeunes eux-mêmes.

A travers quelles actions La Pause Brindille soutient-elle les jeunes aidants ?

La pause Brindille développe trois axes d’action pour les jeunes aidant.es :

1) SENSIBILISER
Afin de faciliter le repérage et l’auto-identification des jeunes concernés, nous portons plusieurs actions des sensibilisation et de communication sur cette thématique (interventions, évènements, production de témoignages etc.)

2) SOUTENIR
Afin de soutenir la santé physique et morale des jeunes aidant.es et répondre à leurs besoins d’échange et de rencontre, La pause Brindille développe un service d’écoute et une programmation d’activités (Lyon) pour favoriser les rencontres. 

3) FAIRE COMMUNAUTÉ
Les jeunes aidants ont souvent l’impression que personne ne peut les comprendre ; ils n’osent pas se confier, et taisent leur situation par peur du jugement et du regard des autres. Ainsi, La pause Brindille développe une communauté de soutien, à la fois digitale et présentielle, grâce à :
– la création d’un espace digital, via le Tik-Tok et l’Instagram de l’association, où sont partagés des témoignages, des ressources, et où les échanges sont favorisés ;
– L’organisation d’un grand événement, le « Tribu Brindille Festival », en juillet 2022 à Lyon.

Pause brindille 2

Pouvez-vous nous parler de la ligne d’écoute que vous venez d’ouvrir ? Pourquoi avoir choisi le pair à pair ?

Le service BRIND’ÉCOUTE, en place depuis mai 2021, permet d’offrir une oreille attentive et bienveillante à tous les jeunes aidant-es, de 13 à 25 ans, qui en éprouvent le besoin. Ce service est accessible par sms / appel, et via un tchat sécurisé ; il propose des permanences individuelles trois fois par semaine et des temps d’échange collectifs en visio tous les mois.

Ce service est animé par des jeunes engagés au sein de l’association. Ils sont formés à l’écoute active et supervisés par des psychologues. Ce choix, de proposer de l’écoute entre jeunes, entre pairs, répond à un vrai besoin exprimé par les jeunes que nous avons rencontrés : parler à d’autres jeunes, qui les comprennent, et non à des professionnels (souvent associés à la problématique de santé de leurs proches).

Un message d’espoir que vous aimeriez transmettre aux jeunes qui nous lisent et qui aident actuellement un proche malade ou en situation de handicap ?

Vous n’êtes pas seul-es ! En France, et tout autour de vous, des milliers de jeunes soutiennent une personne proche, touchée par la maladie, le handicap ou l’addiction.

Dans votre classe, il y a très probablement d’autres jeunes, qui peuvent vous comprendre car ils ont une histoire qui ressemble à la vôtre. Cette vie n’est pas toujours facile. Ce que vous ressentez est légitime et vous avez le droit de l’exprimer, d’être pris en considération et valorisé-es pour le rôle que vous avez ; vous avez le droit d’être tristes, en colère, fier-es, perdu-es, …

Comme le dit très justement Emy, membre de La pause Brindille et qui a accompagné sa petite soeur atteinte d’une tumeur cérébrale : « nos douleurs existent, même si elles ne sont pas comparables. Elles existent et il faut les prendre en compte ».

Pour en savoir plus sur La Pause Brindille

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