Il n’est pas toujours simple de repérer un mal-être chez nos proches. Il y a des signes qui nous sont évidents, ceux que nous « ressentons » par instinct ou intuition. Et il y a ceux qui sont cachés, rendus invisibles par la honte de celui qui les vit, le déni ou notre manque d’observation.
Vous êtes nombreux à vous poser la question : lorsque vous pressentez un mal-être chez les autres à quel moment peut-on estimer qu’il convient de réagir ? Il n’y a pas de réponse tranchée à cette interrogation et souvent, nous manquons de points de repère pour savoir s’il s’agit d’un mal-être « passager » ou d’une souffrance qui se développe plus durablement et pour laquelle il serait bon d’offrir son aide.
Pour nous guider, nous nous appuyons sur une métaphore, celle du bouton sur le nez, qui permet de faire une comparaison avec des signes de nature physique.
La métaphore du bouton sur le nez
L’image n’est pas très ragoutante mais elle a le mérite de nous éclairer et de raisonner par analogie entre un signe d’ordre « physique » et un autre d’ordre « psychologique ». À partir de quand considérerez-vous qu’il soit utile d’encourager un ami à aller demander des conseils pour un bouton sur le nez ?
Imaginez…Vous buvez un verre avec lui ce soir. Il y a de fortes chances pour que ce bouton passe inaperçu et que vous ne le remarquiez même pas. Cela ne vous empêche pas de passer une bonne soirée. Probablement que ce bouton va disparaître et que votre ami ne saura jamais le pourquoi du comment il est apparu. Il en va de même avec un moment de stress, d’anxiété ou d’irritabilité ou bien avec des pensées désagréables qui nous encombrent par moment et s’en vont naturellement.
Les choses se corsent si ce bouton évolue. Imaginez maintenant qu’il commence à grossir et même à se démultiplier. Il devient en plus douloureux et votre ami vous raconte qu’il ne participe plus aux réunions d’équipe car il a peur d’attirer l’attention de ses collègues sur son visage…La semaine suivante, il vous dit qu’il a annulé son rendez-vous Tinder car il se sent honteux. Maintenant, ces boutons deviennent si inconfortables qu’ils l’empêchent de dormir et modifient son fonctionnement. Il a essayé toutes les crèmes de son tiroir mais rien n’y fait : ils ne disparaissent pas ! Vous allez probablement considérer maintenant que le bouton, en apparence anodin à l’origine, est devenu un problème pour lequel votre ami a besoin d’aide et le lui dire.
La boussole : durée, intensité, impact
Un raisonnement similaire peut être porté lorsque vous observez les signes d’un mal-être dans votre entourage (isolement, irritabilité, changements d’humeur ou de comportement, modification des habitudes alimentaires, problèmes de sommeil etc.) au regard de trois critères :
- La durée : depuis combien de temps les signes que vous observez durent dans le temps ? Plus ils sont là depuis longtemps, plus vous pouvez estimer que le problème n’est pas que « passager ».
- L’intensité : provoquent-t-il une souffrance qui semble envahir la vie de votre proche au point par exemple qu’il est amené à y songer très régulièrement ?
- L’impact dans sa vie sociale, amicale, professionnelle : ces signes l’empêchent-il de faire les choses qu’il avait auparavant l’habitude de faire ? A-t-il modifié des habitudes qui le réjouissaient jusqu’ici ? Quelles sont les conséquences concrètes dans sa vie ?
La durée, l’intensité et l’impact des signes que vous observez peuvent être une base de réflexion pour répondre à la question : quand intervenir ?
A vous !
Vous vous inquiétez pour un proche et vous demandez encore si vous devez lui en parler ou intervenir, faîtes le point en vous posant ces 3 questions :
Question 1 : Depuis combien de temps observez-vous le ou les signes qui vous inquiètent ?
Question 2 : Sur une échelle de 0 à 5 (0 : absence de souffrance – 5 : souffrance forte), à combien évaluez-vous sa souffrance ? (C’est d’ailleurs une question que vous pouvez lui poser si les circonstances vous le permettent car il peut être difficile de l’évaluer avec votre seul regard extérieur).
Question 3 : Dans quels domaines de sa vie les signes que vous observez ont des répercussions dans sa vie ? Dans ses relations au travail ? Avec ses amis ou sa famille ? Dans ses études ? Dans ses relations amoureuses ? Dans ses activités ou ses loisirs ?
Le livre pour oser parler de santé mentale
Nous sommes souvent témoins de situation de mal-être dans nos sphères privée et professionnelle. Un ami nous parlant de son anxiété, un collègue en proie au burn-out, un parent évoquant une tristesse qui perdure… la détresse psychologique revêt de nombreux visages.
Ce livre, co écrit par Eva Mazur qui s’engage depuis des années pour libérer la parole autour des troubles psychiques et Catherine Testa qui sensibilise aux enjeux de la santé mentale lors de ses conférences en entreprises ,est une référence pour toutes les personnes qui souhaitent en savoir plus sur la santé mentale et acquérir les bases de la relation d’aide.
Formez-vous à la santé mentale
Tout au long de l’année, nous sensibilisons et formons professionnels et particuliers au sujet de la santé mentale. Ces programmes visent à déstigmatiser les troubles psychiques en donnant des arguments pour mieux en parler autour de soi, au travail comme à la maison.
Contactez-nous : Eva@loptimisme.com