La positivité toxique peut s’exprimer de différentes façons (et également au travail). Poussée à l’extrême, la positivité à tout prix peut causer des souffrances insoupçonnées. Positiver dans le sens « voir le bon côté en chaque situation » n’est pas le meilleur remède contre la culpabilité et la honte que l’on peut ressentir lorsque à l’intérieur de nous ça va mal. Quand la négativité devient non tolérée dans notre entourage, nous occultons une partie de nos sentiments et de nos émotions, ce qui peut être tout autant néfaste pour notre santé mentale. Quels sont les visages de cette positivité toxique ?
1# Se concentrer sur le positif quand on souffre
C’est comme dire à quelqu’un qui a la jambe cassée: regarde comme l’autre fonctionne bien ! En se concentrant sur son autre membre, il ne pourra pas mieux marcher pour autant.
Ce n’est pas en posant un vernis « positif » sur une souffrance que celle-ci va disparaître comme par magie. A l’heure où les troubles psychiques sont un problème de santé majeur en France, essayons de retenir nos véhémences à la positivité dans les circonstances où une douleur morale se fait sentir.
Quand ça ne va pas, ça ne va pas et nous avons aussi le droit de le dire, de l’exprimer et de le vivre !
2# La fameux "Ça pourrait être pire!"
Qui ne s’est jamais entendu dire cette phrase alors que pour lui l’évènement a été traumatisant ?
Dans l’absolu, oui, on peut toujours trouver pire, surtout à notre époque. Mais cette phrase reste un jugement, qui se croit réconfortante mais qui peut être vécue comme très culpabilisante pour celui qui la reçoit !
Il en résulte une vraie négation du vécu de l’autre, sans doute très en attente que l’on reconnaissance simplement qu’il souffre, sans pitié ni condescendance mais simplement avec sincérité.
Une piste: ne pas hiérarchiser les souffrances des uns et des autres.
3# "Cela t'arrive pour une raison"
Une souffrance peut ne pas avoir de cause identifiée à un instant T.
Lorsqu’un drame nous arrive, qu’un évènement nous déstabilise ou que nous devons faire un deuil (rupture, décès etc.), il est impossible d’en voir la raison ou de rationaliser les choses (du moins dans un premier temps)! Le temps du « non-sens », le sentiment d’injustice provoqué par la vie sont tout autant légitimes à ressentir.
Si tout arrive pour une raison, cela peut être entendu comme « je mérite ce que je vis! »; s’il y a une raison, je suis peut-être à l’origine de ce qui m’arrive…
4# S'empêcher de ressentir des émotions désagréables
Là est le risque de tant de messages contradictoires lorsque la « positivité » devient la norme pour s’intégrer à un groupe social, se faire des amis et s’insérer.
Comme nous nous mettons sur notre 31 pour sortir, nous devons afficher nos plus belles émotions pour être dans le vent, se faire accepter et être « tendance » !
Toutes les émotions ont un message à nous transmettre: les refouler, s’interdire de les vivre, s’en cacher, c’est esquiver ce qui tôt ou tard devra s’exprimer.
Conclusion
Il ne s’agit pas de s’interdire d’essayer d’avoir une autre perception des évènements mais de trouver le bon équilibre entre ce qui relève d’une positivité qui nous élève et une autre, insidieusement plus toxique, qui ajoute de la souffrance à la souffrance dans nos relations humaines.