Donner la parole à tous sur les troubles psychiques pour déstigmatiser : tel est l’objectif de la campagne #psystory de Positive Minders qui a débuté il y a quelques semaines ! Vous pouvez tous y contribuer : soit en envoyant votre témoignage soit en soutenant la campagne. Jean-Christophe Leroy, président de l’association, nous en parle !
Peux-tu nous dire quelques mots sur la campagne #PsyStory ? Quel est son but ?
Pour déstigmatiser, le plus efficace, c’est de témoigner. #PsyStory c’est le partage de petits instants de vie marquants en lien avec un troubles psychique. Des histoires racontées en moins d’une minute, face caméra. Je suis convaincu que c’est en prenant la parole tous ensemble (proches, amis, experts de vécu, soignants, profs, etc.) que nous contribuons à briser tabous et clichés !
Pourquoi est-ce important pour toi que nous soyons nombreux à partager une "Psystory" ?
Il y a deux grandes raisons :
Tout d’abord, les troubles psy s’expriment de façon très différente d’une personne à l’autre. La meilleure façon de décrire ces troubles, c’est de les illustrer par une multitude d’histoires très différentes. En gros, plus il y a de témoignages, plus il est facile de comprendre les effets sur des sujets très différents comme les symptômes, l’amour, le travail, l’entourage, la confiance, l’hôpital, la parentalité, de dévoilement, etc.
Ensuite, c’est l’espoir…Car la plupart des personnes qui témoignent parlent de moments forts de vécu, parfois de moments durs mais très souvent de moments clés qui sont comme des petites victoires qui permettent d’avancer. Au final, ce flot de témoignages qui ne nécessite pas de se dévoiler ou de raconter toute sa vie est extrêmement positif.
Comment pouvons-nous partager notre "PsyStory" ?
Nous avons mis en place plusieurs mécanismes. Le plus simple, c’est de se connecter sur le site schizOdyssey.com. Tout est expliqué mais en quelques mots, après avoir regardé quelques témoignages déjà publiés :
- On choisit un moment fort en émotion en relation avec un trouble psy
- On rédige son récit qui doit durer moins de 1 minute
- On s’entraine quelques fois pour diffuser la meilleure prise
- On témoigne debout, face caméra, avec son smartphone posé en vertical sur un support fixe
A noter que ce site est dédié à la schizophrénie mais lorsque nous recevons un témoignage, nous l’orientons ensuite en fonction de la situation.
Il est aussi possible de témoigner directement sur les réseaux sociaux : TikTok et Instagram et Facebook en taguant @psystory.official #PsyStory
Où sera diffusée cette campagne ? Comment pouvons-nous voir toutes ces histoires inspirantes ?
Au cours de la dernière semaine, nous avons compté 1 million de vue sur le compte TikTok @psystory.official, les comptes Instagram et Facebook s’appellent de la même façon. Ils diffusent également des informations sur les troubles psychiques. Le site https://schizOdyssey.com offre une chouette expérience de navigation entre les témoignages avec des filtres en fonction des intérêts. Nous publierons pour la Journée des troubles bipolaires, le 30 mars, le site https://bipOdyssey.com et le 10 octobre un 3e site sortira pour tous les troubles psychiques. La campagne va se poursuivre toute l’année !
Peux-tu nous parler brièvement des Journées de la Schizophrénie qui auront lieu en mars 2022 ? Quelles sont les nouveautés cette année ?
Nous avons environ 50 événements ente les 19 et 26 mars que vous trouvez sur le site schizinfo ou dans le programme interactif autour de 4 thèmes :
- Comprendre les psychoses
- Le rétablissement
- Les proches et l’entourage
- Les bonnes pratiques et outils pour aller mieux.
La plupart de ces événements s’intéressent à tous les troubles psychiques et pas seulement à la schizophrénie.
Quelques événements qui sortent du lot :
- L’avant-première en ligne de « A la folie », un magnifique film de Audrey Estrougo
- La sortie du film « La forêt de mon père » en Suisse avec 7 projections débat et une projection en ligne
- 2 concerts exceptionnels en ligne
- Un job-dating : 5 minutes pour découvrir son futur employeur en psychiatrie
Et toi Jean-Christophe, quelle est ta "PsyStory" ?
Ma PsyStory à moi, c’est un moment que j’ai vécu avec Nicolas, mon beau-fils. Il souffrait de schizophrénie. Il s’était échappé de l’hôpital et nous l’avons cherché pendant 3 jours. C’est dans un parc au bord du Lac Léman que nous l’avons retrouvé. Il était complètement refermé sur lui-même, il ne réagissait à rien. Après plus d’une heure, j’ai eu l’idée d’aller chercher 2 canettes de Coca. J’en ai posé une à côté de lui. Il n‘a pas réagi. J’ai pris la mienne. J’ai fait chin-chin avec la sienne. Là, il a tourné la tête, il m’a souri, il a pris sa canette, l’a bue, m’a souri, s’est levé et nous sommes retournés ensemble à l’hôpital.