« Touche à tout », « couteau suisse », Maïka Billard est multipotentielle et a souvent eu du mal à expliquer la cohérence de son parcours ! Lectrice de l’Optimisme, nous lui avons posé quelques questions sur son parcours atypique qui sort des sentiers battus. Aujourd’hui formatrice en prise de parole en public, son récit en inspirera plus d’un. A découvrir.
Vous avez tant de cordes à votre arc qu’il est difficile de vous poser une étiquette. Comment vous définissez-vous en quelques lignes ?
Professionnellement, je suis aujourd’hui formatrice en prise de parole en public et techniques de réseautage pour les femmes.
Je suis aussi animatrice d’ateliers philo pour enfants… parce qu’il n’est jamais trop tôt pour apprendre à argumenter, exprimer ses opinions et écouter celles des autres.
Je suis enfin une citoyenne très engagée, avec notamment des responsabilités associatives dans l’éducation et la jeunesse.
Vous nous racontez avoir « eu du mal à expliquer le fil conducteur de [votre] parcours et la cohérence de [vos] engagements ». Pourquoi ce sentiment ? Quel a été le moteur dans vos choix professionnels jusqu’à aujourd’hui ?
Le président de l’association pour laquelle je travaillais précédemment disait de moi que j’étais son couteau suisse. Dès qu’un dossier était un peu transversal et délicat, il me le mettait dans les mains. Donc visiblement j’ai su faire une force de mon côté touche-à-tout… mais intérieurement, j’ai longtemps eu du mal avec l’idée de ne pas savoir quelle était ma voie ou ma vocation.
Et puis finalement, j’ai compris que mon moteur, ça a toujours été l’intérêt général. Avec mon master en lobbying, j’aurais pu travailler pour de grands groupes… mais j’ai choisi de défendre des causes plus grandes que moi, dans l’économie sociale et solidaire, en tant que salariée et en tant qu’élue bénévole.
Par quels doutes et par quels questionnements êtes-vous passée avant de réaliser votre « multipotentialité » ?
Ma grande difficulté, ça a toujours été de répondre à la question « c’est quoi ton métier ? ». Dans mes postes salariés, j’étais tout à la fois lobbyiste, communicante, plume, formatrice, manager transversale, coordinatrice, cheffe de projet… mais aussi dépanneuse d’ordi pour mes collègues, conseillère égalité, coach empowerment, conseillère d’éducation.
Lorsque j’ai voulu changer d’environnement, je n’ai pas trouvé de descriptions de postes aussi diversifiées et j’ai eu peur de m’ennuyer.
C’est pourquoi j’ai finalement décidé de créer mon propre job, quelque chose qui me laisserait aussi l’espace pour mes engagements bénévoles, voire me permettrait de croiser tout ça.
Vous mettez désormais l’ensemble de vos compétences acquises pour rétablir l’équilibre femme-homme dans la société. De quelle(s) manière(s) ?
J’ai toujours été identifiée dans mon entourage professionnel comme étant de celles qui portent la voix de l’égalité : je compte le nombre de femmes dans une assemblée, je constate haut et fort le faible nombre de femmes aux responsabilités, je féminise les titres et fonctions, je fais remarquer le nombre de fois où les femmes se font couper la parole, je pointe du doigt le sexisme ordinaire….
Aujourd’hui, par mes formations et ateliers sur la prise de parole en public et les techniques de réseautage, j’aide celles qui le souhaitent à faire entendre leur voix et à participer aux décisions qui les concernent, dans leur carrière, leurs engagements militants ou leurs projets perso.
Au cours de votre carrière dans l’économie sociale et solidaire, vous avez croisé beaucoup de femmes dans les fonctions exécutantes, un peu moins aux fonctions managériales et très peu aux fonctions politiques et dirigeantes. Quels sont les leviers du changement selon vous ?
Au-delà d’apporter des outils aux femmes pour qu’elles osent prendre la place qui leur revient, il faudrait une réflexion globale sur les modalités de gouvernance et sur la diversité des points de vue. Le levier principal, c’est l’éducation. C’est pour ça que j’anime aussi des ateliers philo pour enfants, parce que cela leur donne les clefs de la réflexion et de l’écoute.
J’espère ainsi tout à la fois prouver aux femmes et aux filles que leurs voix comptent, et montrer aux hommes et aux garçons qu’il faut compter avec elles.
Pour suivre Maïka
Blog : www.strategievisibilite.fr
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