Clara Dechosal et Louise Faure, respectivement trésorière et secrétaire du Bureau des Etudiants de l’Université de Grenoble, nous parlent de leur engagement pour la santé mentale des étudiants et de la situation dans leur Université. Elles organisent une conférence pour parler de la santé mentale des étudiants dans le cadre des Journées de la Schizophrénie qui se dérouleront du 13 au 20 mars 2021. Une série d’évènements 100% gratuits et digitaux sont programmés pour déstigmatiser la maladie mentale. Chacun y est le bienvenu.
Qu’est-ce qui vous a motivées à vous engager pour les Journées de la Schizophrénie en mars 2021 ?
Nous avons découvert les Journées de la Schizophrénie grâce aux conférences que PostiveMinders organise tous les derniers jeudis du mois. Ainsi nous voulions sensibiliser nos étudiants par le biais du Bureau Des Etudiants. C’est un projet qui touche directement nos études de psychologie. Cela nous a permis d’avoir une approche concrète et encadrée par une super équipe !
Pouvez-vous nous expliquer ce que sont les Journées de la Schizophrénie et ce que les participants peuvent vivre du 13 au 20 mars 2021 ? En quoi ces évènements s’adressent-ils également aux étudiants ?
Les journées de la schizophrénie regroupent un tas de conférences, webinaires, et autres activités pour déstigmatiser la schizophrénie, et cette année plus précisément le délire. Il y aura 3 événements majeurs:
- The Most Incredible Shop, trois innovations qui vont bouleverser le quotidien de millions de personnes dans le monde. Un projet original et plein de surprises.
- La Maison virtuelle de la psychiatrie regroupe des dizaines de conférences, de stands, de manifestations virtuelles qui abordent bien entendu la schizophrénie mais aussi les autres domaines des troubles psychiques.
- TECHNOPSY’21, 20 des meilleurs spécialistes présentent la façon dont ils utilisent, en clinique, les technologies dans l’accompagnement des psychoses, schizophrénies, troubles bipolaires et comorbidités associées (comme les additions).
Ces événements sont tous gratuits et ouverts à tous. Attention certains demandent une inscription au préalable.
Pour les étudiants, c’est un super moyen pour enrichir leurs connaissances, s’informer, trouver de l’aide s’ils se sentent concernés.
Vous allez vous-même organiser une conférence sur le thème des étudiants et de la santé mentale. Pourquoi ce sujet vous semble -t-il primordial à l’heure d’aujourd’hui ?
Notre conférence “Conférence et dialogue : où en sont les étudiants ?” se déroule le samedi 20 mars, de 16h30 à 17h45. Vous pouvez la retrouver sur La Maison Virtuelle de la psychiatrie.
Beaucoup d’étudiants semblent en détresse par rapport à la situation actuelle, grâce à cette conférence nous aimerions apporter des chiffres concrets, et présenter les aides à disposition des étudiants. Nous souhaitons également sensibiliser le public à la réalité à laquelle nous faisons face. Nous remercions PostiveMinders de nous permettre d’organiser un tel projet !
Pouvez-vous nous parler de la situation dans votre Université ? A quelles difficultés les étudiants sont-ils confrontés ? Autour de vous, des initiatives ont-elles été mises en place pour soutenir les étudiants sur le plan psychologique ?
À l’Université Grenoble Alpes, au sein de l’UFR Sciences de l’Homme et de la Société, nous sommes en distanciel depuis le second confinement. Certaines années ont retrouvé des cours en présentiel petit à petit (1 fois par semaine pour l’instant).
Nous avons observé beaucoup de décrochages scolaires, de perte d’emplois étudiants, de baisse de moral, d’isolement, de stress …
Mais des initiatives ont été prises à l’échelle de la fac, notamment grâce au centre de santé universitaire qui met en place des consultations médicales et psychologiques. Des distributions de repas sont aussi instaurées, des lignes d’écoutes, des prêts de matériels, l’ouverture des bibliothèques…
On trouve également de l’aide entre les étudiants comme par exemple des groupes facebook permettant l’entraide et le maintien des liens sociaux. Les étudiants organisent des zooms entre eux pour jouer et décompresser. Tout cela nous aide à ne pas se sentir abandonné !
Par quels moyens peut-on aujourd’hui soutenir les étudiants qui souffrent de la solitude, de l’isolement et du manque de perspective sur l’avenir ?
Pour nous, suivre tous les cours permet de garder un rythme. Il faut aussi prendre du temps pour sortir au soleil ! Nous pouvons encore voir nos amis. C’est aussi un moment pour stimuler notre imagination: en dessinant, lisant, en trouvant de nouvelles passions.
Nous aimerions que les aides disponibles pour les étudiants soient plus présentes et mises en avant, c’est pour cela qu’à notre échelle nous essayons d’agir en les partageant durant la conférence.
Les Journées de la Schizophrénie ont aussi pour but de communiquer de manière positive sur la maladie mentale, notamment auprès des jeunes. Selon vous, pourquoi est-il important de changer nos regards sur la maladie mentale ?
Il est important de déstigmatiser la maladie mentale car trop de stéréotypes circulent encore. Aussi, voir un “psy” ne devrait pas être tabou mais quelque chose de démocratiser. Les journées de la schizophrénie est le moyen idéal pour permettre cette déstigmatisation, en informant de ce qu’est réellement la maladie mentale avec respect.