Si vous aimez les belles histoires en voici une ! Celle de la Troupe Étincelles qui crée des spectacles musicaux au profit des enfants hospitalisés. D’un drame peut naître une aventure humaine et artistique inspirante. Une troupe pleine d’énergie à découvrir à travers les yeux de Carole qui en est la Présidente.
Pouvez-vous nous raconter en quelques mots l’histoire de la Troupe Étincelles ?
Etincelles, c’est d’abord l’histoire d’un petit garçon, Martin… Il est décédé à 4 ans et demi des suites d’une leucémie. J’avais 18 ans à l’époque, c’était mon petit voisin. Quelques mois après son départ, avec mon frère et une autre voisine, on a décidé de monter un spectacle et de reverser les fonds aux enfants hospitalisés. C’était notre façon de garder Martin présent… notre façon de nous « guérir » aussi, et de continuer à vivre.
Au démarrage, un seul spectacle était prévu. Cela fait 20 ans que l’aventure continue. Comment a évolué la Troupe Étincelles depuis ces 20 dernières années ?
Effectivement on avait prévu un seul spectacle… Et les gens ont répondu présents. Alors on a décidé de continuer, en mémoire de Martin. Les choses se sont enchaînées, comme si tout s’alignait pour qu’on poursuive l’aventure. Au fur et à mesure des années, de nouvelles Etincelles sont arrivées, d’autres sont parties. On a « gagné des points d’expérience », on a bâti des spectacles plus construits, des tableaux plus visuels, on a tiré le meilleur de chacun d’entre nous… pour arriver aujourd’hui à une troupe certes bénévole, mais avec des spectacles semi-professionnels (en tous cas c’est ce que les spectateurs en disent…! )
Pouvez-vous nous parler d’un des plus beaux succès de la Troupe Étincelles ? Une anecdote marquante ?
Il y en aurait plusieurs… mais voilà la première qui me vient. C’était en 2004, la quatrième saison de la Troupe. On tournait dans des salles de 400/500 personnes maxi, ce qui était déjà très chouette. Et, sur un coup de tête, j’avais décidé de réserver le Grand Kursaal de Besançon, une salle magnifique, 900 places. Il restait une seule possibilité, en plein milieu des vacances de février, loin d’être l’idéal pour remplir…Mais on a décidé d’y aller et de foncer. Lorsqu’on est arrivé sur place la veille de la représentation, le directeur du Kursaal ne donnait pas cher de notre peau…Une « bande de jeunes » qui débarquait, il s’attendait à ce qu’on ait 200/250 personnes max… On a eu plus de 700 personnes ce soir-là ! Et maintenant, en 2022, on joue au Grand Kursaal 4 fois par an !
Quel est le « petit truc » en plus de la Troupe Étincelles ?
Ce qui fait notre force, c’est la cause qui est derrière tout ça. Etincelles, c’est une grande famille, qui ne se démènerait pas autant s’il s’agissait « juste » de monter un spectacle… Là il s’agit de monter un spectacle pour récolter des fonds pour les enfants malades. Alors tout est « fait maison » ou presque, pour limiter les coûts et pouvoir reverser un maximum. Et du coup on se découvre tous des talents qu’on soupçonnait à peine ! On se dit souvent que « impossible n’est pas Etincelles ».
De quelles manières les fonds récoltés aident les enfants hospitalisés ?
On les reverse à différentes associations, qui se chargent d’en faire bon usage. On leur fait une totale confiance. L’une des associations, par exemple, finance la venue de 2 clowns professionnels à l’hôpital. Ils viennent le mercredi, pour les enfants malades, mais aussi pour leurs frères et sœurs. Une autre des associations finance des séjours « pause » pour les jeunes malades et leurs familles, comme un break dans la maladie et le parcours de soins. Une autre enfin est en train de créer un « espace parents » au sein d’un service de réanimation infantile, un espace où les familles peuvent se ressourcer un peu dans le quotidien angoissant de l’hôpital. Ce sont des exemples parmi d’autres, et on est heureux de pouvoir y contribuer. En 20 ans d’existence, ce sont plus de 500 000 euros qui ont pu être reversés aux associations.
Quel(s) message(s) d’espoir et d’optimisme la Troupe Étincelles fait-elle passer à son public à travers ses spectacles musicaux ?
On trouve un fil rouge qui nous permet d’aborder des sujets qui nous tiennent à cœur. On ne sait pas écrire des spectacles « sans message », on s’ennuierait ! Alors, oui ça chante, ça danse, c’est une véritable comédie musicale « made by Etincelles », mais il y a toujours une trame universelle de tolérance et de respect dans ce qu’on porte sur scène. Dans l’opus 2022, « Des Clips et des Claps », on a un réalisateur un peu décalé qui décide de convoquer Charlot, James Bond, les Visiteurs pour leur faire tourner des courts métrages. Mais sous des dehors très légers, ça parle écologie, richesse de l’autre, combat pour l’égalité…
Et au-delà des spectacles en eux-mêmes, le plus beau message reste celui qui fait l’essence même de la Troupe…On a malgré tout fait naître quelque chose de positif après le départ de ce petit bonhomme…En sa mémoire. Et aujourd’hui, c’est parce qu’on est « ENSEMBLE » qu’on arrive à mettre, à notre façon, quelques étincelles dans les yeux des enfants malades.