Certaines personnes peuvent se sentir en total décalage avec les autres et de manière plus globale, avec notre monde actuel. Un sentiment d’être en dehors de tout, une perte d’appétence pour les activités du quotidien et les conversations classiques. Une impression de ne pas être à sa place, d’être né.e à la mauvaise époque et au mauvais endroit. Se demander si on n’est pas fou/folle ou si ce n’est pas les autres qui sont coincés dans un tunnel sans issue de secours.
C’est une émotion étrange, ponctuelle ou constamment en arrière-plan, qui peut faire mal.
Mais comment se sentir mieux avec un tel ressenti qui nous habite ? Comme pour beaucoup de choses, c’est une question de perception.
1# Accepter la différence
J’ai des difficultés à accepter le fait que j’ai évolué et pas certaines personnes. Je suis sur le chemin de mon accomplissement et j’ai envie de prendre tout le monde par la main pour les emmener sur leur propre chemin et faire une grande fête. Sauf que je peux me heurter à des murs, des boucliers indestructibles. Voir les autres englués dans des schémas et mon incapacité à les (r)éveiller entretient une frustration, voire une souffrance. J’ai envie de secouer tout ce beau monde et je me demande pourquoi on n’est pas tous pareils.
- Ce qui peut m’aider
Prendre du recul en acceptant la différence peut être une clé au mieux vivre de cette dissonance. J’arrête de vouloir fissurer les boucliers des autres et sauver tout le monde. Je n’essaie plus de convaincre. Je réalise qu’on ne peut pas changer les autres. Seuls eux-mêmes peuvent décider de changer. Je prends conscience que nous sommes uniques et que nous avons besoin de vivre ce que nous vivons, à notre propre rythme. J’intègre l’idée que m’occuper de moi reste prioritaire. Simple mais salvateur.
2# Cultiver des relations authentiques
Les gens autour de moi enchaînent les sorties, les rencontres, les soirées. Ça court, ça butine, ça s’agite partout, c’est dans la suractivité. Je regarde de ma fenêtre ce bal masqué où tout le monde joue un rôle pour remplir ce vide latent qui ronge. Un besoin d’attention pour augmenter la jauge d’amour propre. Un surf sur la vague du superficiel avec, en bout, l’écume de la mendicité de l’amour. Ça gratte, ça cherche ce qui existe déjà en nous. Un oignon auquel on aurait retiré que la première couche. Je me sens décalé.e, seul.e, car tout cela ne laisse pas la place à du brut, à la vérité, à des discussions profondes et authentiques. J’ai besoin de calme.
- Ce qui peut m’aider
Il s’agit de faire le point sur ses relations en se posant une question très simple : comment je me sens avec cette personne ? Un focus sur ses ressentis corporels peut aider : est-ce que je me sens joyeux.se ? Plein.e d’énergie ? Triste ? Fatiqué.e ?
Je peux alors décider d’entretenir les relations qui me font du bien, qui me tirent vers le haut et/ou de me séparer de manière officielle ou naturelle de certaines personnes. Si c’est tout un environnement au sein duquel je me sens mal, une solution : m’extraire.
3# Sublimer la posture de l’apprenti
- Ce que je ressens
Je n’ai plus envie de m’attarder dans des conversations qui me paraissent biaisées. Je préfère m’isoler que de passer du temps à des activités qui ne m’attirent plus. Je porte attention à l’utilisation de mon temps et de mon énergie.
- Ce qui peut m’aider
Je n’oublie pas que la vie et les autres sont un terrain d’apprentissage. Toute personne est un miroir qui me renvoie quelque chose à travailler chez moi. Je cultive l’intensité de ma flamme intérieure en essayant de nouvelles activités : jouer un instrument, dessiner, écrire, danser… J’apprends de tout et de tout le monde. Je comprends que nous sommes à la fois uniques et liés.
En conclusion
Se sentir en décalage reste difficile à vivre, mais voir le monde comme un grand terrain de jeux, en introduisant une pointe d’humour peut aider.
Dans cette expérience, ne pas minimiser les ressentis associés. Des outils pour adoucir cette période peuvent être mis en place. Ne pas hésiter à se faire accompagner par un professionnel de la santé et/ou un thérapeute.