L’optimisme a à cœur de mettre en avant la pluralité des métiers ! Cette semaine rendez-vous avec Natacha dont le métier est d’être voix-off (et la voix off du livre Oser etre soi… même au travail). Tous ceux qui écoutent des livre audio savent à quel point la voix du lecteur ou de la lectrice est importante. Découverte.
Natacha, peux-tu te présenter en quelques mots ?
Je suis voix-off parlée, chantée et lectrice publique depuis 8 ans.
Ces activités autour de l’oralité ont été majoritairement à destination du jeune public.
Depuis 1 an, d’autres projets voient le jour notamment des enregistrements pour Audible, plutôt pour les adultes (romans, livres de développement personnel…)
Tu décris ton parcours comme « atypique », peux-tu nous raconter ton histoire ?
Venant d’une famille de musiciens, j’ai toujours chanté, me produisant sur scène très jeune. Un parcours scolaire compliqué m’amène à faire des petits boulots divers et variés… Je continue à chanter, pour le plaisir, les amis…
Un déménagement à Toulouse et la naissance de mon premier enfant apporte une « stabilité » à ma vie. Je me forme aux métiers du livre et devient bibliothécaire spécialisée en littérature jeunesse et ce pendant 10 ans, au cours desquels, mon fils aîné aura une petite sœur. Ma vie est, à cette période, plus calme, dans un schéma dit « rassurant » avec une sécurité de l’emploi. Mais la routine professionnelle et l’ennui me gagne.
Je ne tiens plus en place et l’envie de mener à bien un projet qui me ressemble, mêlant littérature jeunesse et musique devient évident. Je pense, construis, façonne cet avenir grisant, vivifiant, riche ! J’ai alors 38 ans, je n’ai pas peur, le moment est venu…je quitte la fonction publique.
Je deviens lectrice pour les tout-petits, proposant aux structures qui les accueillent, des lectures musicales (lectures d’albums, écoute musicales, chant et ukulélé…). Et comme c’est souvent le cas, une chose en entraîne une autre… je rencontre, en ce tout début de parcours, une directrice artistique d’une maison d’édition jeunesse qui recherche des voix pour des magazines. Je passe un casting et ça marche ! Depuis, d’autres éditeurs se sont intéressés à mon travail et les collaborations se sont élargies. Je mène donc depuis 8 ans, ces 2 métiers en parallèle.
Il y a quelques mois, à mon arrivée à Montpellier, je passe un casting et je suis retenue pour des enregistrements pour Audible. L’expérience « Voix » est différente de celle destinée aux enfants mais intéressante et agréable.
Comment devient-on voix-off ?
Certains comédiens de théâtre et de cinéma ont une activité de voix-off en parallèle. Des personnes venant de l’univers de la radio ou du chant également.
Il existe des formations qui proposent d’apprendre les différentes composantes de ce métier pour s’adapter aux demandes (livre-audio, doublage, pub, films institutionnels…)
Mon parcours pour devenir voix-off est un peu atypique et j’imagine que d’autres personnes y sont également arrivées par des chemins de traverse…
Comment choisis-tu les livres sur lesquels tu vas poser ta voix ?
Il est probable que certaines personnes du « milieu » puissent choisir leurs ouvrages. Ce n’est pas le cas pour moi. Cependant, si un texte allait complètement à l’encontre de mes idées ou que j’étais confrontée à des problèmes d’éthique, je ne pourrais pas l’interpréter et du fait, je saurais le refuser. Mais les choses semblent ainsi faites qu’on me propose des projets qui « collent » à ma voix « douce » me dit-on 😊
Pour la jeunesse, on me propose des narrations de textes tendres, poétiques, gais et j’incarne des mamans, des voix d’enfants ou de petites bestioles. Je ne suis jamais la méchante et pourtant…j’aimerais relever ce défi !!!
Pour Audible, on me confie des livres de développement personnel sur des sujets tels que la bienveillance, l’éducation positive, la sophrologie et… L’OPTIMISME 🙂
Combien de temps faut-il pour enregistrer un livre audio ?
Il faut compter double de temps, c’est à dire que pour un livre estimé à 5 heures d’écoute, il faut compter 10 heures de temps de présence dans le studio (des pauses, reprises dues à un bruit extérieur, mauvaise formulation ou intention de jeu, accroche sur des mots, etc).
S’ensuit un travail de montage, de nettoyage, de mastering et de mixage, effectué par des ingénieurs du son avant la livraison du livre audio.
Quels sont les avantages et les inconvénients de votre métier ?
Les avantages :
La diversité des textes narratifs ou des personnages à incarner qui nous sont confiés est très enrichissante. On apprend des choses selon les contenus, on prend du plaisir à « jouer » .
Bien souvent la complicité et la bonne ambiance qui règnent dans les studio avec les ingénieurs du son sont plaisantes, on lâche prise et on rit parfois, même souvent !
Ceci permet de travailler avec « naturel », c’est essentiel ! C’est un métier dans lequel il faut donner de sa personne intellectuellement et physiquement.
Les inconvénients :
Pour ma part, le sentiment de ne pas transmettre « en direct » se fait parfois ressentir…
C’est pourquoi avoir une activité « en live » ou « vivante », au sens de spectacle vivant avec un public, ce qui est mon cas avec les lectures musicales pour les tout-petits, me semble importante, elle amène un équilibre.
Si tu devais retenir une chose du livre « Etre soi…même au travail », laquelle serait-ce ?
La lecture de ce livre m’a ramenée aux différentes étapes de mon parcours. Il a suscité un véritable flash-back qui m’a permis de faire le point sur mes questionnements, mes doutes et mes envies qui ont finalement pris le dessus. Je me suis reconnue dans les dires de Catherine Testa et adhère complètement à sa façon d’aborder les choses !
Et dans son « tout » ce livre m’a fait un bien fou ! Tout comme Catherine, la phrase « Si tu n’aimes pas l’endroit où tu es, bouge, tu n’es pas un arbre » m’a fait sourire, même rire ! Elle illustre parfaitement le sentiment qui m’habitait au moment de faire le « pas », de quitter ce « confort » de vie dans lequel je ne me reconnaissais pas et m’ennuyais finalement !
Pour ma part, j’ai su m’écouter au moment venu. L’envie était tellement forte, bien plus forte que les doutes, elle m’a semblé vitale, alors oui, à ce moment de ma vie, j’étais moi, optimiste et j’ai foncé !