Une journaliste d’un grand magazine m’interviewe et me pose la question :
« Trouvez-vous qu’il est plus difficile aujourd’hui d’être optimiste ? »
Suivie de : « Comment composer avec la morosité ambiante ? «
J’ai beaucoup de mal avec cette première question alors que la deuxième est déjà une moitié de réponse à la première.
Cette question, posée ainsi démontre combien l’optimisme est incompris. Elle sous-entend que l’optimisme se pratique exclusivement quand les temps sont radieux. Mais alors… À QUOI BON L’OPTIMISME SI C’EST LE SORTIR QUAND TOUT VA BIEN ?
Bien oui quoi, c’est facile d’être positif quand tout va bien. Quel est l’exploit ou les mérites à être ‘optimiste’ quand tout va pour le mieux ?
- C’est justement quand les temps sont durs que l’optimisme a toutes ses raisons de s’exprimer !
- C’est justement quand on broie du noir qu’il faut déballer la botte secrète de l’optimisme !
- C’est justement quand les épreuves deviennent pesantes que l’optimisme mène à la résilience !
Et puis, d’autres clameront avec fierté : « je ne suis ni pessimiste, ni optimiste, je suis réaliste ! » oubliant par la même occasion qu’il y a une différence entre « réalisme » et « factualité ». Nous interprétons tous, sans exception, ce que nous percevons. Et ces perceptions s’appellent « filtres » ou « biais cognitifs ». On peut être factuel, cependant, c’est plus fort que nous, notre réalité est toujours fondée sur ces biais cognitifs, dont l’optimisme et le pessimisme font partie.