Laurence a contacté la rédaction et a fait rêver l’équipe avec son parcours incroyable. A l’heure où vous êtes de plus en plus nombreux à envisager à changer de job ou à suivre de nouvelles voies professionnelles, il nous parait important de vous montrer des parcours de transition réussis car oui, « tout est possible! » La preuve avec Laurence qui a suivi son rêve d’enfant en devenant artiste et qui partage avec nous sa vision et son parcours.
Pouvez-vous nous parler de votre carrière avant que vous ne deveniez artiste professionnelle ?
Après mes études, j’ai passé plus de 15 très belles années à faire du marketing. Mais l’art a toujours été présent et en 2003 j’ai pris une année sabbatique pour peindre. J’ai ensuite repris cette double carrière et c’est en 2016, suite à mon expatriation aux USA, que j’ai choisi de me consacrer entièrement à ma carrière d’artiste.
Quelle place a occupé l’artistique dans votre vie professionnelle et personnelle jusqu’à aujourd’hui ?
Ma mère est artiste et m’a permis d’avoir d’une part accès au matériel, d’encourager cet intérêt et de l’autre d’aller voir des musées, expositions, de piocher dans sa large bibliothèque… Dans ma carrière en entreprise, j’étais loin du monde de l’art mais par contre il fallait souvent être créatif !
Comment êtes-vous devenue artiste à temps plein ? Y’a-t-il eu un déclic, un évènement qui est venu consolider ce nouveau choix professionnel ?
Le déclic est venu d’un alignement des étoiles. En 2015, après mon installation aux USA, j’avais des enfants plus grands, plus de temps, un vrai studio et l’envie de donner une chance à ce rêve de vivre de mon art. J’ai eu la chance d’être soutenue par mon mari dans ce projet et d’avoir pu m’y consacrer à 100%.
Quelles ont été les clefs de la réussite de votre reconversion ?
Tout d’abord, j’ai cherché à apprendre ce nouveau métier. Car entre savoir peindre et être artiste professionnelle, je savais qu’il y avait un écart très large. J’ai lu beaucoup et je me suis connectée avec des artistes puis d’autres professionnels de l’art. Comme pour toute profession indépendante, la construction de ce réseau a été clef. J’ai communiqué sur mon travail, et j’ai cherché très activement des opportunités pour exposer. Petit à petit, les choses se sont construites.
Beaucoup de nos lecteurs se sentent artistes dans l’âme et aimeraient franchir le cap mais ils se posent souvent la question de leur légitimité. Avez-vous ressenti un syndrome de l’imposteur en tant qu’artiste à un moment dans votre transition ? Comment l’avez-vous dépassé ?
Ce syndrome de l’imposteur existe c’est vrai ! Les premières fois où je me présentais comme artiste, je le ressentais vraiment. Je crois que ma précédente carrière et la rencontre à New York avec de nombreux entrepreneurs dans divers domaines m’a beaucoup inspirée. Il faut oser et persévérer.
Vous nous avez raconté que c’est un mélange de « beaucoup de travail » et de quelques « bonnes fées » qui vous ont permis de vous réinventer dans votre carrière et de réaliser votre rêve. Pouvez-vous nous parler de ces « bonnes fées » qui ont été mises sur votre chemin. Comment se sont-elles manifestées ?
Je crois que la vie est faite de rencontres et c’est d’ailleurs ce qui m’a inspirée à démarrer mon blog The Curious Frenchy où je partage le parcours de personnes que je croise. Il y a eu de nombreuses personnes qui ont joué ce rôle de fée. Cela comprend mes premiers collectionneurs, l’artiste Allan Gorman qui a soutenu ma candidature à la résidence artistique ESKFF. Eileen Kaminski qui m’a offert une résidence, le critique Paul Laster et la curatrice Renee Riccardo, Claire Obry qui m’a présenté Latifa Metheny directrice d’Azart Gallery… et ainsi de suite. Chacune de ces rencontres a permis à ma carrière de faire un pas en avant et de rencontrer de nouvelles fées.
Quels messages transmettez-vous à travers vos œuvres ?
Dans ma série Post, je combine une œuvre, que j’approprie et des commentaires basés sur mes recherches. Mon objectif est de partager les histoires de ces artistes et leurs œuvres, de souligner les liens entre les artistes à travers les époques car l’histoire de l’art est un continuum. C’est aussi l’occasion de souligner la place de la digitalisation des œuvres. Le côté positif de cette digitalisation est que cela poursuit la démocratisation de l’art initié par la photographie.
L’une de vos toiles est apparue cette année aux côtés de Hugh Grant dans la série HBO The Undoing avec Nicole Kidman. Auriez-vous pu l’imaginer il y a 10 ans ? Que ressentez-vous aujourd’hui maintenant que c’est « réel » ?
Cela me paraît toujours un peu surréel ! Je n’aurais pas imaginé cela c’est sûr. Tout comme je n’aurais jamais imaginé exposer aux côtés d’Andy Warhol comme cela m’est arrivé en 2018 à Munich. Cette parution à l’écran est aussi due à deux bonnes fées : la galeriste Michele Mariaud, basée à New York et la responsable des décors pour HBO qui ont toutes deux soutenu mon travail.
Comment l’art peut-il nous aider à créer le monde en 2021 ?
2020 a mis un coup d’arrêt au monde du spectacle, aux expositions et paradoxalement l’art a été remis au centre de nos vies. Cela a permis de prendre conscience de l’importance de l’art pour créer du lien et s’évader. La science nous aidera à surmonter cette pandémie. L’art nous aide à la traverser.
Il n’est qu’à constater l’engouement pour le streaming, les expositions virtuelles, les ventes de livres et le succès du compte @tussenkunstenquarantaine sur instagram.
Si un de nos lecteurs qui lit cette interview a le désir profond de devenir artiste mais n’ose pas, qu’aimeriez-vous lui dire ?
Je partagerais le conseil que j’ai reçu : construire sa communauté. Il y a de multiples façons d’être artiste : entre un artiste qui crée des œuvres pour des espaces publics, un peintre figuratif et un graphic designer, les clients finaux et les parcours ne seront pas les mêmes. Il me paraît important d’apprendre de l’expérience des autres.
Quelle est la phrase positive ou le mantra qui vous a boosté dans votre changement de carrière ?
Que ferais-tu si tu étais sûre de réussir ? On hésite souvent à faire les choses par peur de l’échec…
Pour suivre Laurence de Valmy
Le site de Laurence ICI.
A lire aussi sur l’Optimisme….
Alia Cardyn: D’avocate à romancière, son parcours incroyable