Équilibrer « Plan d’action » et « incertitude » – Témoignage

incetitude

Dans nos vies programmées, planifiées, cadrées, millimétrées, il reste peu de place à l’improvisation, la légèreté, l’imprévu. Dans ce témoignage, Hélène nous invite à lâcher prise sur la planification à outrance pour mieux s’ouvrir aux expériences de la vie et aux rencontres inattendues qui surviennent entre deux plages horaires libres. 

Une vie programmée au millimètre près 

Jusqu’à il n’y a pas si longtemps, je vivais ma vie au rythme de l’encre déposé sur mon agenda. Je m’auto-guidais, sans me laisser de répit avec en toile de fond, cette idée que plus on est actif.ve, plus on est compétent.e, plus on est reconnu.e et plus on est aimé.e. Même pendant mes moments libres, tout était prévu : sport, méditation, ménage…

L’illusion du contrôle: un cercle infernal 

Avec le temps (et pas mal de lectures et de remises en question quand même ), j’ai réalisé que je m’étais installée toute seule dans ce cercle infernal et que je n’avais laissé aucune place aux surprises, aux cadeaux que la vie peut nous offrir. Je n’étais plus capable d’observer mon environnement : les gens, la nature, de relever les interactions qui peuvent exister dans tout ce petit monde et d’apprécier tous les petits bonheurs qui nous entourent. Un mécanisme de défense bien rodé, afin d’être sûre de ne pas être prise au dépourvu, de ne pas être déçue et donc, de ne pas souffrir.

De l’ultra-planification à la déception

J’ai aussi constaté qu’à chaque fois que j’anticipais, à chaque fois que j’élaborais des plans sur la comète, des arbres heuristiques sans fin dans mon cerveau avec toutes les hypothèses envisageables, tout finissait par partir en vrille et s’écrouler. Je me remplissais de suppositions et de certitudes personnelles, pour finir telle une coquille vide. Je vivais tel un automate, je vivais une demi-vie.

Me laisser vivre sans prévoir

J’ai alors émis le souhait de vivre une vie dans toute sa complétude avec tout ce que cela implique : amour, peur, souffrance, bonheur. Restait à savoir comment faire pour vivre pleinement ce grand voyage. Toujours adepte des plans d’action avec : actions, objectifs et échéances, il m’arrive de laisser la place à des plages où rien n’est prévu. Ce n’est pas toujours facile, certes, mais ça a bouleversé ma vie.

Ne rien prévoir pour être plus créatif 

J’ai eu des doutes quant à mon changement de vie et mon choix de passer de militaire à praticienne en hypnose et sophrologue. Ces doutes ont été balayés lors de moments où je n’avais rien planifié. Un jour, dans une librairie, j’ai rencontré au hasard d’un rayon une praticienne en hypnose qui s’appelait Hélène qui m’a rassurée sur mon choix. Un autre jour, où je n’avais pas forcément le moral, je m’installe sans prévoir à la terrasse d’une brasserie et une dame à côté de moi me lance « Vous êtes bien chargée vous ! ». J’avais en effet mon sac à dos où il y a des pin’s récoltés au fil des voyages. J’ai de suite pensé : « Si elle savait à quel point je me suis déjà allégée dans ma vie ». Brigitte, ancienne féministe des années 70’s, me redonne du courage et me dit de ne rien lâcher. Sans que je ne demande rien, elle me laisse son numéro de téléphone en repartant aussi vite que notre conversation a commencé. A l’heure où j’écris cet article, je n’avais rien de prévu et je suis toujours en pyjama à 12h42. Les moments où rien n’est prévu favorisent la créativité.

Equilibrer « plan d’action » et intuition

J’ai toujours ce besoin d’avoir des projets concrets et bien ancrés. La différence est que je me laisse la possibilité d’exploser mon plan d’action à certains moments pour suivre mon cœur, mes intuitions. Je n’en fais pas un outil anxiogène, mais un fil conducteur capable de prendre un virage à 180 degrés à tout moment et d’être modifié, réajusté pour toujours être en cohérence avec mes valeurs et ce qui me procure du bonheur. Un fil conducteur qui me mène vers une destination totalement inconnue, mais qui me permet de garder le cap.

« Plan d’action » et « incertitude », aucun des deux n’est à diaboliser, mais j’attends tout de même le jour où je n’aurais plus rien dans mon sac à dos à pin’s et où je lâcherai de ma main droite le fil conducteur pour ne marcher que sur le fil de la vie.

C’est en laissant la place au néant, qu’on peut s’ouvrir à l’infini immensité. C’est vertigineux, mais c’est le plus souvent dans cet espace qu’on trouve des réponses.

Hélène GourlainA propos de l’auteure

Hélène GOURLAIN, Hypnothérapeute : stress post-traumatique, résilience
Sophrologue : hauts potentiels émotionnels, sexologie
Après une carrière de 12 années en tant que militaire officier, Hélène est à présent hypnothérapeute et sophrologue certifiée. Ses missions de terrain en France et à l’étranger lui ont permis d’acquérir un sens de l’analyse qu’elle met à profit pour révéler le potentiel détenu en chacun de nous.

Pour suivre Hélène:
Blog : Chroniques d’une parisienne optimiste

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