Qui ne s’est pas retrouvé.e face à une demande pour laquelle on souhaite dire « non », pour finalement se retrouver à dire « oui » : « Peux-tu traiter ce dossier en plus ? », « Peux-tu me recevoir pendant quelques jours chez toi ? », « On sort ce soir ? »…
Il s’agit au quotidien des demandes que l’on reçoit et où notre temps, notre présence, notre énergie, nos ressources sont sollicités et pour lesquelles, on n’a tout simplement pas envie de dire « oui ». Petit tour d’horizon et exercices pour s’affirmer, oser dire « non », tout en respectant ses besoins et ceux des autres.
A l’origine, notre cerveau !
Notre cerveau reptilien refuse le rejet : nous devons être accepté.e par le groupe, la meute, la masse, afin de survivre. La sécurité du groupe prévalant sur tout le reste. Nous sommes en quête d’approbation, d’amour des autres. Nous avons été « câblés » pour être arrangeant, agréable. Nous avons aussi peur du regard des autres, de leur jugement. Savoir dire « non », requiert pour certaines personnes un effort particulier.
Pourquoi dire « non » ?
Pour se protéger
En disant « non », nous nous préservons de l’accumulation d’émotions négatives : rancune, colère, frustration…, du stress, suffisamment présent dans nos vies. Dire « non » revient à ne pas s’épuiser, choisir de ne pas subir, éviter d’être ralenti.e dans son évolution, dans sa progression, dans la conduite de ses projets.
Pour rester centré.e sur ses besoins
… Et ses convictions, ne pas s’enfermer dans les attentes des autres. En choisissant de dire « non », on choisit également le droit de ne pas tout le temps se justifier, d’agir en conscience, de se libérer des influences extérieures. Rester centré.e sur ses besoins est essentiel afin d’être dans son véritable soi, d’être en cohérence avec ses valeurs.
Pour s’alléger
Dire « non », c’est aussi accepter que l’on a des limites et les identifier. On ne peut pas tout faire et refuser reste un droit. En disant « non », on s’allège d’une charge qui pompe notre temps et notre énergie.
Comment dire « non » ? 2 exercices à pratiquer
Ce qui dérange n’est pas tellement le fait de dire « non », mais les pensées associées au fait de dire « non » : qu’est-ce que la personne va penser de moi ? La conséquence du jugement négatif des autres nous effraie.
Deux exercices simples peuvent nous aider à dire « non » :
Exercice n°1: Le cercle vital
Sur une feuille de papier, commencez par dessiner un cercle et inscrivez à l’intérieur vos ressources de vie. Il peut s’agir de personnes, d’endroits, d’objets, de loisirs qui vous apportent de la joie. Exemples : mes amis, ma sœur, le sport, la forêt, la musique…
Cette première étape permet de prendre conscience de tout ce qui vous procure du bien, du positif et qui vous donne de l’énergie.
A l’extérieur du cercle, inscrire ce que vous refusez de laisser entrer dans votre vie. Il s’agit de tout ce qui est à vos yeux négatif, qui vous fait du mal. Exemples : relations toxiques, méchanceté, critiques, stress, bruits…
A l’inverse, cette seconde étape permet de prendre conscience de tout ce qui épuise votre énergie, vous prend du temps inutilement.
Lorsque vous faite face à une demande pour laquelle vous éprouvez des difficultés à dire « non », ressortez cette feuille ou affichez là chez vous dans un endroit où vous vous sentez bien : cuisine, salon, salle de bain… Votre cerveau reptilien va, avec le temps, prendre conscience que le danger réside dans le non-respect de vos besoins vitaux.
Exercice n°2: Se poser la bonne question
Sur une feuille de papier ou dans un carnet, listez les conséquences concrètes à la question suivante :
Si je dis « oui » à une demande pour laquelle je souhaite dire « non », que va-t-il concrètement se passer au niveau de mes ressentis ?
Exemple : Une invitation par des amis à un barbecue du dimanche que vous souhaitez refuser.
Conséquences :
- Je vais me sentir mal
- Je vais faire la tête
- Je vais ressentir de la frustration que les personnes autour de moi vont également ressentir
- Je vais être fatigué.e en rentrant chez moi
- Je m’éloigne de mes besoins
- Je serai moins disposé.e à poursuivre mes projets…
Dire « non » aux demandes qui ne sont pas en adéquation avec nos souhaits, nos besoins du moment, est un exercice de longue haleine. Il faut être conscient que dire « non » à l’autre, ira à l’encontre de son souhait, que cette personne sera déçue, contrariée. Il faut pouvoir être serein.e avec cette idée et garder à l’esprit que les émotions de l’autre ne sont pas de notre fait. Savoir lâcher prise et ne pas vouloir changer les choses.
Quand avez-vous su dire « non » pour la dernière fois? Qu’avez-vous ressenti?
A propos de l’auteure
Après une carrière de 12 années en tant que militaire officier, Hélène Gourlain est à présent hypnothérapeute, sophrologue et sexothérapeute certifiée. Ses missions de terrain en France et à l’étranger lui ont permis d’acquérir un sens de l’analyse qu’elle met à profit pour révéler le potentiel détenu en chacun de nous.
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