Il est des évènements qui sont résolument optimistes et Catherine, notre co-fondatrice n’a pas hésité une seconde quand on lui a proposé d’être membre du jury de cet Incroyable concours « l’éloquence du bégaiement ». Rencontre avec Mounah, son co-fondateur.
Bégaiement : aller au-delà du handicap
Mounah, peux-tu te présenter en quelques mots ?
Mounah Bizri, 29 ans, je suis franco-libanais et je bégaie. Dans mon temps libre, j’essaie de développer des projets à impact positif, comme l’éloquence du bégaiement.
Pourquoi avoir inventé, il y a 2 ans, ce concours d’éloquence du bégaiement ?
Il y a 10 ans, j’étais incapable de dire deux mots à la suite. Or je refusais que mon bégaiement me limite.
En 2014, j’ai repris l’orthophonie et je tentais tous les défis qui me permettaient de me dépasser.
Parmi ces défis, il y a eu un concours d’éloquence devant toute ma promotion d’école de commerce.
J’étais terrifié, mais je l’ai fait, et ça m’a donné un boost de positivité.
Il y a 3 ans, je voulais créer avec une amie, un événement positif et à fort impact pour les personnes qui bégaient. Puis, un beau jour j’ai eu l’idée de l’éloquence du bégaiement en me levant de mon lit. Ce projet a pu prendre vie assez rapidement grâce au soutien de l’association parole bégaiement, de nombreuses orthophonistes et de personnes qui bégaient.
Un concours d'éloquence pour les personnes bègues
Tout le monde connaît le bégaiement mais on en entend rarement parler. Quel pourcentage de la société est touchée par le bégaiement ? Quel est l’impact sur la vie de tous les jours ?
1% de la population est touché par le bégaiement.
Dans le bégaiement, il y a
- une partie qui se voit : les répétitions, les blocages, etc. C’est souvent difficile de bégayer en pleines conversations, surtout quand on sent qu’on peut être jugé
- une partie qui ne se voit pas: la honte, la peur de bégayer voir de parler, l’estime de soi. Cette partie invisible va avoir un réel impact sur la vie et les choix de la personne qui bégaie : c’est sur cette partie qu’on travaille le plus à l’éloquence du bégaiement
Changer nos représentations sur le bégaiement
Quelles sont les représentations que la société a du bégaiement ? Que faut-il changer ?
Il est courant d’associer le bégaiement au stress ou à l’émotion. Or, c’est un réel trouble de la parole. On ne choisit pas de bégayer, et accepter et maîtriser son bégaiement nécessite des années de travail.
Il est important d’accepter qu’une personne puisse parler différemment, plus lentement, avec des accidents de parole.
Il est d’autant plus important de se concentrer sur ce qu’elle peut faire grâce à son bégaiement, car le bégaiement, comme la majorité des handicaps, est également la source de belles compétences telles que l’écoute, la communication émotionnelle, l’esprit analytique et bien d’autres.
Rendez-vous à Bobino le 23 septembre !
Ce concours est un formidable message d’optimisme et de dépassement de soi, quel est ton rêve le plus fou avec cet événement ?
A très court terme, remplir le théâtre Bobino, pour notre grande finale. Je trouve formidable qu’on puisse réunir 900 personnes seulement 2 ans après la 1ère édition, ça en ferait l’un des plus grands événements autour du handicap en France!
Je rêverai de créer un concours similaire regroupant plusieurs handicaps impactant la communication, mais aussi faire des candidats de véritables orateurs en 7 semaines et remplir le Grand Rex !
Vous souhaitez assister au concours et soutenir les participants ? En tout cas, l’équipe de l‘Optimisme y sera !
Rendez- vous le mardi 23 novembre, 20h à Bobino pour applaudir des deux mains.
L’événement est gratuit : pour vous inscrire, cliquez sur l’image ci-dessous !