Tu crois vraiment qu’on peut mettre les gens dans des cases ?

cases

Mon cher lecteur,

Quelques mois que nous échangeons ensemble. J’ai l’impression de n’avoir partagé avec toi qu’une partie infinitésimale des sujets qui me tiennent à cœur. Il faut dire que l’année est chargée.

Dans cette lettre, j’ai envie de partager avec toi un de mes combats les plus ancrés : celui visant à l’ouverture et à la « dé-segmentation » de l’entreprise (et de la société d’un point vue global)

RENTRE DANS LA CASE !

Oh, je le sais ! Les cases tu aimes ça. Stéphane est comptable. Julie est assistante et Monsieur Dubois, lui c’est le PDG. C’est ainsi. Dès que je te parle de s’ouvrir aux autres, de mixer la population, de créer une entreprise plus inclusive, tu me rétorques que « la population est segmentée depuis la nuit des temps ». C’est vrai.

J’en discutais hier avec un ami qui travaille dans un des plus grands groupes français. Sa conclusion était tranchée : ‘l’entreprise est aliénante‘. « On te met une casquette de « comptable », on définit pour toi un « périmètre d’actions » qu’il ne faut pas dépasser au risque de marcher sur les plate-bandes du voisin… »

En soi, une sorte de dépossession de l’individu et de ses forces propres au profit du métier qu’il doit exercer. Et cette croyance devient une réalité.

Je ne compte pas le nombre de personnes que je rencontre qui me disent « mais je suis comptable, quelle légitimité ai-je à évoquer tel sujet en interne !? ».

Et pourtant… Tu as bien d’autres compétences en plus de celle de savoir jouer avec des chiffres, tu es bien plus que ton seul métier !

L’ENTRE-SOI…

Identifiés par leur seule casquette métier, les employés vivent dans un entre-soi. Les ouvriers restent entre eux, les créatifs entre eux, les managers entre eux. D’ailleurs, la guerre des silos fait parfois feu. La com et les RH, dans ton entreprise, se sont lancés dans une véritable guerre que personne ne questionne.

Et si on arrêtait de dire que cela ne peut pas changer ? Comme dirait Jacques Brel :

« La pire forme d’absurdité est d’accepter ce monde tel qu’il est aujourd’hui, et de ne pas lutter pour un monde comme il devrait être. »

Tu le sais, je combats vigoureusement l’entre-soi. La pensée unique me fait peur. Non pas que je sois une intellectuelle philosophe et que je fasse dans la « bien-pensence ». Ce combat pour « l’inclusif », notamment dans le monde de l’entreprise s’approche plus du « bon sens paysan » que de la philosophie et surtout d’une profonde nécessité.

ET DEMAIN ?

Tu n’es pas sans l’avoir remarqué. Le monde de l’entreprise subit des cassures fondamentales : des acteurs ‘disruptants’ la totalité d’un business apparaissent du jour au lendemain. A une vitesse fulgurante ils cassent les codes grâce à des transactions à coût 0 qui viennent démolir les modèles en place.

Crowdsourcing

Tu crois sérieusement qu’à la vitesse où va le développement des technologies il est possible d’attendre qu’un PDG prenne une décision qui mette des mois à redescendre du N-1 aux N-25 ?

D’ailleurs, tu penses sérieusement que le monde de demain s’envisage au sein d’un board homogène ? Ce qui marchait à l’ère du taylorisme atteint probablement sa limite. Le visionnaire de demain peut être « hors moule » :

Un diplôme ne veut rien dire en termes d’intuition.

Effectivement. Il existe des services innovation. Mais dans un monde multicellulaire on ne peut plus faire confiance à un seul service pour innover !

Soyons honnêtes : c’est probablement ceux qui sont le plus en contact avec l’extérieur qui auront une idée disruptive.

Connais-tu ce terme de « Crowdsourcing » ? Wikipedia donne pour traduction « production participative ». C’est en utilisant la créativité, l’intelligence et le savoir-faire du plus grand nombre que l’entreprise pourra anticiper demain.

Nouveau modèle organisationnel

Tu n’es pas non plus sans le remarquer. Tes bons éléments partent, quand tu es chanceux, ils acceptent de continuer leur mission en freelance. Je ne compte plus le nombre d’amis dans ce cas autour de moi aujourd’hui.

Et c’est la liberté qu’ils ont cherchée et probablement à sortir d’une étiquette qu’on leur avait collé.

Futur du travail

Il y a quelque chose que je trouve chouette : savoir que je ne sais pas. Il est difficile d’imaginer l’ensemble des mutations du monde de l’entreprise, ne serait-ce qu’à horizon 10 ans.

De nombreux métiers vont être facilités par l’IA, par les Chatbots ou par la réalité virtuelle et de nombreux métiers nous sont encore inconnus aujourd’hui.

Identifier les softskills est un enjeu pour bien des RH quand on sait que les atouts de demain seront des compétences telles que l’adaptabilité, la créativité, le leadership, etc..

Et cela s’anticipe dès aujourd’hui.

DES QUESTIONS QUE TOUTE ENTREPRISE DEVRAIT SE POSER

Comment écouter son salarié ?

Comment faire émerger la richesse de chacun dans une entreprise ultra-complexe, « processisée » depuis des années dans laquelle le « chef » ne supporte pas qu’un membre de son équipe ait une meilleure idée que lui ?

Car oui, c’est bien là le problème.

Comment libérer la parole et les énergies pour identifier qui est vraiment son salarié ? Demain, la plus-value de chacun résidera donc son parcours, sa culture, son savoir-faire, son envie de faire, ses passions, son savoir-être et dans toute ton intelligence émotionnelle.

Finalement, remettre l’humain au centre n’est pas qu’une lubbie bisounouresque… A chacun sa raison de le faire.

Je te souhaite une belle journée et te dis à très bientôt,

Catherine

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