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Pour réussir Osez échouer, interview de Michel Poulaert

Michel Poulaert

Michel Poulaert est un optimiste que l’équipe adore ! « Pour réussir osez échouer » est le titre de son livre, publié aux éditions Vuibert. Sincère et motivant, il nous invite dans cette interview à repenser la notion d’échec et nous donne des clés essentielles pour mieux rebondir après un échec…et réussir !

Comment l’optimiste que tu es définit-il la notion « d’échec » ?

Soyons clair dès le départ : échouer, ça ne fait plaisir à personne, aussi optimiste qu’on puisse être ! On a tous le droit d’être déçu, découragé, en colère ou démuni face aux tribulations, inattendus ou calamités de la vie. Quand on se lance, c’est pour réussir.

En revanche, les optimistes ont cette capacité incroyable à vite transformer les échecs en apprentissages, en opportunités, ils voient parfois des signes qui confirment qu’ils sont sur la route du succès car ils savent que l’échec fait partie du chemin.

Au fond, un optimiste est probablement quelqu’un qui échoue plus souvent que la moyenne car il va essayer plus souvent, riche des expériences passées, il va réessayer autrement, plus intelligent, plus fort, plus sage de l’échec précédent.

Tout est dans la représentation que l’on se fait de l’échec. De la définition que l’on s’en fait. L’optimisme est cette capacité extraordinaire à arriver à donner du sens aux échecs. Il y a toujours une (bonne) leçon à en tirer.

Tout est dans ce sacro-saint « sens » que l’on donne, cette interprétation positive qui va l’aider à aller de l’avant. Mieux encore, d’arriver à transformer ses pépins… en pépites. Au fond, échouer est une information fabuleuse : celle qui démontre qu’on a osé !

En quoi pour toi l’échec peut-il être un levier de réussite ?

Ça commence par la certitude qu’il n’existe pas (ou peu) de réussites sans qu’elles soient précédées par des échecs. C’est d’arriver à dédramatiser l’image que l’on s’en fait et savoir que… tout le monde échoue, même ceux qui semblent tout réussir.

Chaque champion, n’importe quel ingénieur, tous les inventeurs, tous les explorateurs le confirment : ils sont passés par la case échec ! L’échec est une information intéressante : elle nous confirme que nous nous rapprochons du succès !
Et puis, c’est aussi ce qu’on en fait : chaque échec est une opportunité insoupçonnée d’apprentissages !

J’aime m’inspirer de la conquête spatiale américaine où la culture de l’échec est au centre de leur culture. Il y a toujours une leçon à tirer d’une explosion. Et on repart avec de nouvelles connaissances, on change un paramètre, un matériau, une formule, une action. Cependant, l’ennemi de la persévérance c’est de répéter les mêmes gestes, les mêmes actions, dans le même ordre.

 Les échecs nous apprennent aussi beaucoup sur nous, sur nos comportements, nos choix et ils nous permettent de changer quelque chose, de s’améliorer, d’apprendre, de tirer des enseignements. On prête à Einstein la citation suivante « la folie c’est de se comporter de la même manière et s’attendre à un résultat différent ». Qu’est-ce que tu vas changer dans ton comportement, dans tes stratégies, qui créeront des résultats différents ?

Quels sont selon toi les principaux déterminants du succès ?

Accepter que l’échec fasse partie du chemin ! Chercher à tout prix à l’éviter (même si on se lance pour réussir, comprenons-nous bien), c’est une bonne raison de se préparer (car tous les succès se préparent), mais cela ne devrait jamais t’empêcher de te lancer. Les plans parfaits sur papier ne le sont que sur le papier. A un moment donné, il faut se lancer. Et quand on n’a pas les réponses sur le papier, c’est se lancer avec un plan imparfait, avec la certitude que les réponses seront sur le chemin.

C’est pour cela que les ingénieurs et inventeurs créent des prototypes : ce sont des représentations imparfaites qui permettent d’éprouver le modèle sur papier. Et ces imperfections permettent de réessayer encore et encore et à chaque fois en changeant des paramètres. La persévérance est le propre du succès.

Dans ton livre, tu évoques la notion de « biais cognitifs ». Comment influencent-ils notre perception de l’échec ?

Les sciences cognitives appellent ces filtres d’interprétation « biais cognitifs ». Nous tous, sans aucune exception, au travers de ces filtres que sont l’expérience, les croyances, la culture, l’humeur, nos émotions, notre religion, nos certitudes, notre état de fatigue parfois, nous interprétons en permanence, chaque seconde, ce que nous sommes en train de vivre. 

Ces biais cognitifs fonctionnent comme les filtres sur Instagram. La photo c’est l’événement sans aucune interprétation. Tous les événements, avant que nous ne les interprétions, sont neutres. Ils ne sont ni bien ni mal, ni heureux ni malheureux, ni favorables ni toxiques, ni enthousiasmant ni bloquants, jusqu’au moment où on les interprète en leur donnant un sens positif ou négatif. La bonne nouvelle c’est que nous avons la main mise sur ces filtres et que nous pouvons les modifier à tout moment !

On peut changer son regard de l’échec et se réconcilier avec les représentations catastrophistes que l’on s’en fait ! Si les biais nous bernent parfois, nous pouvons aussi à notre tour berner notre cerveau en adoptant des discours positifs et des représentations qui favorisent le succès. Un champion sportif, même s’il sait qu’il n’y aura qu’une seule médaille d’or et qu’il y aura des difficultés, se voit toujours gagnant au départ d’une compétition ! Changer la qualité de ses représentations mentales modifie aussi la qualité de nos biais cognitifs.

La peur d’échouer peut paralyser nos projets. Quels conseils donnerais-tu pour dépasser cette peur ?

C’est ce que vivent bon nombre de gens et d’entreprises ! Mais il y a aussi la peur de réussir et on s’autosabote dans la foulée !
Il y a une catégorie de gens qui, par besoin de contrôle, mais aussi de réussir à tous prix (parce que cela fait partie de sa culture et/ou de son éducation), ne vont se lancer que s’il ont le « plan parfait », que si c’est « le bon moment », que si on « fait les bonnes rencontres », pire encore « si les signes sont favorables »… et au final… rien ne se passe !

Quand on a tendance à chercher la certitude qu’un plan va fonctionner, la meilleure chose à réaliser c’est que les plans parfaits… n’existent que sur papier !

Et puis travailler sur l’image que l’on se fait du succès : rares, très rares sont les succès réalisés sans qu’il n’y ait eu d’échecs ! C’est la représentation que l’on se fait de l’échec qu’il faut modifier. On peut chercher indéfiniment à l’éviter, mais il y a toujours ce petit inattendu, malentendu, imprévu qui viendra subtilement gripper la machine. 

Et quand on s’y attend, c’est aussi une forme de préparation. Et parfois on attend d’avoir toutes les réponses avant de se lancer alors qu’elles sont souvent sur le chemin de l’action. Le courage c’est oser se lancer avec la certitude que si l’échec vous surprend, que vous trouverez aussi les réponses, les solutions, que vous ferez une bonne rencontre, que vous apprendrez quelque chose.

Il est grand temps de comprendre que nous ne pouvons pas toujours éviter l’échec.

En revanche ce qu’on peut changer ce sont les représentations que l’on s’en fait. Si vous vivez une situation d’échec, il est fort probable que d’autres vous diront que c’en est pas un. C’est vraiment une question de perspective. Au fond, c’est renforcer notre envie de réussir qu’il faut travailler, parce que quand on est motivé et enthousiaste, comme par enchantement on trouve des solutions ou on donne du sens aux échecs. Quand le doute s’installe, repensez à toutes les choses que vous faites par automatisme aujourd’hui : lire, écrire, conduire, un sport, une compétence professionnelle. Personne n’a réussi sans passer par la case échec. Et pourtant… on y est arrivé parce qu’abandonner n’était pas une option. Les optimistes ont cette fabuleuse faculté à transformer les pépins en pépites.

Comment trouver l’énergie de rebondir après un échec ?

As-tu remarqué que certains semblent mieux rebondir que d’autres ? Ils semblent être dotés d’une énergie inépuisable et ils suscitent l’admiration de leur entourage. Je vais te révéler un secret : au-delà de ce que l’on voit, eux aussi sont sujets au découragement, au manque d’énergie, à la fatigue, à la déception ! En revanche ce qui caractérise ceux qui rebondissent « mieux » que la moyenne c’est leur capacité à faire preuve d’optimisme. L’optimisme est cette compétence (oui, oui je parle de compétence bien au-delà de qualité) qui donne cette forme inépuisable dans la conviction que, qui qu’il arrive, il y a une solution, une issue, une opportunité.

Après avoir râlé, pleuré, cédé au découragement, la spécificité qu’ont les optimistes c’est que ça ne dure jamais longtemps. L’énergie se trouve dans les représentations que l’on se fait de la situation que l’on est en train de vivre. Alors, oui, sur le moment c’est douloureux, voire pénible, mais c’est cette foi intérieure, cette conviction que si la solution n’est pas à la porte, elle arrivera tôt ou tard, ou parce que je ferai une rencontre ou parce que j’en sortirai plus fort, plus sage, plus intelligent.

Mieux encore : certains échecs sont de merveilleuses opportunités pour mieux recommencer, d’autres fois elles sont des portes ouvertes pour des découvertes que nous n’aurions jamais faites avant !

Au fond, les optimistes puisent leur énergie dans cette foi inébranlable qui est de donner un sens à ce qui leur arrive qui va leur permettre de traverser n’importe quelle tempête. Un optimiste sait qu’il n’est pas à l’abri des tempêtes, mais il est convaincu qu’aucune d’elles ne le submergera.

Ils vous diront toujours que c’est souvent dans les pires moments qu’ils ont vécu les plus grandes leçons et qu’ils se sont autorisés… à vivre.

Si tu devais condenser le message de ton livre en une seule phrase, laquelle choisirais-tu ?

Vivez pour ne pas avoir de regrets ! Cette phrase m’accompagne depuis de nombreuses années et m’aide à me lancer, même quand le doute ou l’échec surgit. Réconciliez-vous avec l’image que vous vous faites de l’échec.

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