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Médias et informations négatives: un obstacle à notre bonheur ?

A côté des médias classiques – journaux ou télévision – le web est un puissant diffuseur de mauvaises nouvelles que nous partageons en un clic avec nos amis, parfois avec la fierté de leur apprendre ce qu’ils ignoraient encore.
Aussi, éprouvons-nous un malin plaisir à détenir en avant-première le fait divers du jour et à en être le rapporteur auprès des autres. Dans cet univers ultra connecté, la propagation de la négativité via les canaux d’informations va bon train. Analyse.

Le malheur fait vendre

Les médias l’ont bien compris : pour vendre et faire de l’audimat, il faut toucher là où ça fait mal !
En jouant sur la corde sensible, on accroche et on captive.
Cette corde, ce sont toutes les émotions négatives ancestrales qui façonnent l’instinct de survie humain : si je suis au courant, je peux me protéger si cela m’arrive. Ainsi, on lit cette information qui joue sur notre sentiment de peur qui réveille bien des réflexes tels que la fuite, l’abandon, la révolte, le désespoir.
La course au buzz et au sensationnalisme a encore de beaux jours devant elle
Le « croustillant », le sordide et le macabre restent appétissants pour le plus grand nombre d’entre nous. En cause ? Notre sempiternelle attrait pour le glauque et le hard qui nous fait tanguer entre deux émois antagonistes :

  • – la souffrance et l’indignation pour la misère d’autrui qui s’opposent à
  • – la satisfaction et à la joie de ne pas être dans cette situation. Nous sommes rassurés d’être finalement « mieux loti » que notre prochain.

Le négatif cinq fois mieux absorbé que le positif

Le cerveau est ainsi fait qu’il enregistre plus facilement les informations négatives que positives. Des études américaines ont démontré que pour compenser une image négative il en fallait cinq positives. De ce fait, les effets psychologiques engendrés par les bonnes et les mauvaises nouvelles sont asymétriques, les secondes suscitant davantage de réactions que les premières.
En d’autres termes, nous avons une tendance naturelle à attribuer une plus grande valeur aux événements dramatiques de l’existence. Ceci n’est pas sans conséquence sur notre niveau de bien-être général.
Problème : le flux de mauvaises nouvelles via les médias est bien plus important que celui des nouvelles réjouissantes. Quantitativement, il nous faudrait cinq fois plus de nouvelles positives pour éradiquer une seule nouvelle négative.

Une vision parcellaire du monde

Vous l’avez surement remarqué, hormis événements sportifs importants, les journaux font leur une des événements graves et sinistres de l’actualité.
En hiérarchisant ainsi volontairement l’information, l’image d’une société en déperdition est amplifiée. A la fin du JT, nous pensons alors que nous sommes à la porte de la 3ème Guerre Mondiale et que le monde est tout simplement fou.
Sont ainsi entretenues deux des erreurs systématiques de pensée, identifiées par Aaron Beck, père de la thérapie cognitive

  • – la « sur-généralisation » qui nous amène à tirer des conclusions hâtives à partir d’un seul événement négatif
  • – la dramatisation qui nous fait envisager le pire des scénarios

En parallèle, nous construisons une vision peu glorieuse de l’être humain qui est tantôt présenté comme un monstre sanguinolent tantôt comme une créature assoiffée de pouvoir, d’argent et de sexe.
Les quotidiens portent souvent aux nues le règne du « tout va mal », fusillant alors l’espoir en des lendemains heureux.
Or, de l’espoir, il nous en faut pour pouvoir renverser la tendance et renforcer petit à petit l’autre partie de la réalité, celle selon laquelle une myriade d’événements positifs a lieu chaque jour partout dans le monde.
A nous de les voir et de les relayer en permanence afin de reprendre le pouvoir sur la perception que nous avons de l’existence.

Source : McLeod, S. A. (2015). Cognitive Behavioral Therapy.

Commentaires

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  1. Le web, « puissant diffuseur de mauvaises nouvelles » ?
    Apparemment pas, au contraire : « Les nouvelles « positives » sont plus partagées en ligne que les contenus négatifs. (…) Une étude réalisée par l’université de Pennsylvanie a tenté d’évaluer les liens entre émotion et viralité en analysant trois mois de contenus publiés sur le site du New York Times, soit près de 7 000 articles. Selon les résultats de cette étude, les articles les plus positifs ont plus de chances de se retrouver dans la liste des « contenus les plus partagés par e-mail ». »
    http://www.lemonde.fr/big-browser/article/2016/06/03/faut-il-faire-de-l-information-positive_4933662_4832693.html

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