INSTABLE : ce mot qui m’a fait si mal…

Instable

Cher lecteur,

Ce mois d’août 2020, je me suis sentie prête à explorer quelques sujets intimes soulignant mes vulnérabilités zébrées. Cette semaine j’aimerais revenir sur cette phrase qu’on m’a si souvent dite : « tu es instable ».

Depuis toujours…

Cette apparente instabilité ne date pas d’hier. Déjà enfant, je me passionnais pour un sujet avant de passer au suivant. Idem adolescente, période pendant laquelle j’enchaînais les apprentissage d’instruments, de langues ou de logiciels informatiques.

Pourquoi ? Parce que :

Quand j’estime avoir suffisamment creusé un sujet, je me lasse et je pars en explorer un autre.

J’ai longtemps culpabilisé de ne pas arriver à me satisfaire de ce que j’avais déjà appris et d’avoir sans cesse besoin de nouveautés. J’ai rougi de cette caractéristique :

Je ne suis experte de rien

(mais curieuse de tout).

De même, j’ai mis du temps à assumer mon parcours pro : développement durable – > numérique – > optimisme. S’il semble parfaitement logique à mes yeux ( des sujets intrinsèquement liés pour la construction de notre société de demain), je sais que pour d’autres il semblait bien curieux.

Des réponses aux questions

J’ai mis du temps à oser répondre à ces questions qui soulignaient souvent une différence, mais maintenant j’ose !

« A quoi ça te sert d’apprendre ça ? »

A rien, c’est tout simplement stimulant. Pourquoi faut-il donner une utilité à tout ? Il est possible que dans 10 ans cela me serve. Et puis j’aime apprendre et repartir à 0 quand j’explore de nouveaux sujets : cela impose chaque fois de revenir à l’humilité du débutant. Ca fait du bien ça, non ?

« C’est que tu es instable, ce n’est pas normal ».

J’ai presque failli y croire. C’est vrai, pourquoi n’arrivais-je pas à me satisfaire des connaissances que j’avais ? C’eut été moins fatiguant. Et puis, c’est vrai : cette soif de connaissances cherche-t-elle à combler quelque chose ?

Je ne peux pas faire comme tout le monde et regarder la télé sans la questionner ??

Peut-on qualifier de non normal l’envie de questionner et d’explorer un nouveau sujet ??

Vraiment, parfois je me demande comment on finit par faire croire à ceux qui se questionnent et aiment creuser les sujets qu’ils ne sont pas normaux.

« Oui mais tu changes toujours de sujets »

Parce que je grandis, comme tout le monde. Parce que la vie m’offre les pièces d’un puzzle que j’essaie de construire.

La vie est une expérimentation.

Alors oui je suis curieuse, j’aime à trouver les nouvelles pièces du puzzle. Et oui, je me passionne de cette quête. Est-ce grave de trouver le monde incroyable ? La nature, les gens, les systèmes : est-ce grave de s’intéresser à plusieurs sujets ?

« Tu as des sujets bizarres »

Je sais, je lis des trucs « chelous ». Mais qui peut me prouver l’intuition n’existe pas ? Le sujet me passionne tout autant que le physique-chimie (dont je suis diplômée, officiellement je suis une cartésienne) que la spiritualité dans notre société.

Explorer c’est accepter ses propres limites et elles sont nombreuses…

Multipotentiels

J’ose poser le mot car si quelqu’un ne l’avait pas posé pour moi, j’en serais peut-être encore à m’excuser de cette curiosité et à me retrouver démunie face à ces questions.

Si votre entourage « rationnel » voit en vous de la dispersion et de l’instabilité, renseignez-vous sur le sujet, peut-être entrez-vous dans la case des multipotentiels et tout va bien !

Acceptons les différences ! Certains deviennent spécialistes et trouvent leur vocation très jeunes ; d’autres peineront à définir leurs passions tant leurs centres d’intérêt sont nombreux.

La vie est riche de nos singularités

et de notre diversité.

Arrêtons de dire à ceux qui aiment explorer qu’ils ne sont pas normaux et instables. Cela peut vraiment provoquer des dégâts et je me sais chanceuse que de pouvoir écrire cet article.

Dans un cadre trop étroit, j’aurais vraiment pu passer à côté de moi-même sans jamais trouver ma place dans la société.

J’espère par cet article inviter à l’acceptation des différences (si vous vous reconnaissez, vous pouvez l’envoyer à vos proches en leur expliquant que vous n’êtes pas le/la seul/e !).

Je suis preneuse de vos commentaires (et témoignages pour enrichir le débat! )

Beau week-end à tous,

Catherine

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