Roro le costaud fait partie de ces rencontres qui marquent. Devenu tétraplégique suite à un accident, Roro le costaud nous parle en toute franchise de l’épreuve qu’il a traversée et de la force qu’il a puisée en lui pour dépasser son handicap. Inspirant!
Roro le costaud, tout le monde te connaît sous ce pseudonyme, mais qui se cache derrière ?
Je m’appelle Romain, j’ai 33 ans et je vis à Tour. Depuis l’âge de 12 ans, je suis engagé dans le monde des pompiers, d’abord volontaires puis professionnels. En 2012, un accident de ski m’a rendu tétraplégique (C6 C7). Dès lors, ma vie a changé.
Pour ceux qui ne le savent pas, que veut dire tétraplégie ?
Cela signifie que je suis atteint aux 4 membres, les jambes ne fonctionnent pas, et certains muscles des bras non plus.
Sur ton compte Instagram tu partages ton histoire…
Suite à mon accident j’ai été plongé 48h dans un coma artificiel avant de me réveiller. Au réveil, les médecins ne m’ont pas clairement dit que je n’allais pas remarcher… C’est petit à petit que j’ai intégré l’information.
Comment as-tu accueilli la nouvelle ?
Dès le début je me suis dit que ce qui était pris était pris. A partir du moment où tu te bats, ce n’est jamais perdu. Je ne me suis pas apitoyé sur mon sort, j’ai travaillé : 7 mois de rééducation alternant des phases mentales et physiques compliquées…
De l’acceptation à la détermination, où as-tu puisé ta force ?
Mon ex-compagne était enceinte. Je voulais être chez moi avant l’accouchement. Étant sportif et ayant eu l’habitude de me surpasser, je suis sorti en 7 mois au lieu de plus d’un an prévu par les médecins….
Aujourd’hui, tu es toujours pompier !
Effectivement, je travaille au centre d’appels des pompiers. Très jeune j’ai eu le déclic : envie d’aider les autres. Je suis rentré chez les pompiers dès que j’ai pu et j’y ai grandi. Ils me l’ont bien rendu ! Un élan de générosité a suivi l’accident : mon chef est venu me voir pour me dire qu’ils feraient tout pour m’aménager un poste. J’ai ensuite dû déménager dans une autre région, et à nouveau, on m’a ouvert grand les bras. On ne s’appelle la grande famille des pompiers pour rien…
Tu évoques souvent sur Instagram les rencontres, la solidarité et d’autres belles valeurs…
Le handicap m’a permis de découvrir l’amour des gens et aussi la sensibilité : parfois on n’ose pas venir me voir, on a peur de ne pas savoir quoi dire. Qu’on le veuille ou non, le handicap te ferme à certaines relations. Forcément, des relations qui n’ont plus grand intérêt, et ça nous en ouvre d’autres !
Et Instagram ? A l’heure des clichés parfaits, tu joues le jeu de l’authenticité !
Effectivement.
Au départ, j’ai ouvert le compte comme ça. A la base c’était surtout pour sensibiliser et montrer ce qu’est le handisport. On me posait beaucoup de questions sur le handicap. Petit à petit, j’ai commencé à en parler. Dédramatiser : la vie continue, à partir du moment où on peut faire des choses, on le fait.
Aujourd’hui tu partages de beaux messages sur la résilience et sur l’envie
Avant j’aidais physiquement, aujourd’hui j’aide autrement en montrant que tout est possible si tu en as envie, que tu as la volonté et que tu te donnes les moyens.
Mon message est de penser à aimer les petites choses oubliées du quotidien. Je m’en rends compte aujourd’hui, je les avais oubliées à l’époque. Tu prends conscience de la chance que tu avais avant quand tu les perds.
Un exemple de post Instagram qui nous a inspirés
« La beauté intérieure est éternité quand elle est pure »
🕰10 ans séparent ces deux photos, mon dieu que de choses ont changé…
♿️Les plus terre à terre vont me dire oui maintenant il y a un fauteuil, certes, moi ce qui me frappe surtout au premier abord, c’est que je vois un homme tourné vers le passé et un autre qui regarde vers l’avenir…
💪🏼Avant je me trouvais beau, avec ma musculature, mon visage, bref uniquement mon physique quoi… mais il y a sept ans, ce physique j’ai du lui dire au revoir…(perdre ses pectoraux et ses abdo… Quel châtiment !)
🧐Depuis j’ai compris que la beauté est bien ailleurs ! Être « beau », ce n’est pas simplement avoir une belle paire de seins, avoir un cul bombé, avoir des pectoraux et des abdos en acier… Non c’est bien plus profond ! Oui notre enveloppe corporelle doit nous plaire… Mais c’est aussi l’âme, c’est aussi le cœur, c’est la personnalité qui font de nous quelqu’un de beau…
🙌Ne laisse personne te dire que tu es moche, puisqu’il n’y a que toi qui puisse décider d’être « beau », tu es le seul maître à bord ! Inutile de plaire à tout le monde…plais toi à toi même, gorge-toi de confiance et le reste suivra…
♥️Laisse les réflexions, les remarques ou les jugements glisser sur toi comme la pluie sur le capot d’une voiture lustrée (😂).
🙏🏻Et n’oublie jamais se sentir beau ce n’est pas être narcissique🙏🏻 Alors je veux vous entendre dire : « comme roro oui je suis beau ! »
Nous vous invitons à suivre Roro le costaud sur Instagram. Son courage et sa détermination ne vous laisseront pas indifférents.
Retrouvez d’autres belles rencontres Instagram: Grégoire Major Mouvement
3 commentaires
Laisser un commentaire3 Pings & Trackbacks
Pingback:Grégoire Major Mouvement : partager un métier avec passion - L'Optimisme
Pingback:Kangouroo Girl : l’incroyable courage de Charlène qui casse les clichés autour de la stomie - L'Optimisme
Pingback:Des supermarchés 100% adaptés aux clients autistes ! - L'Optimisme