L’Optimisme est parti à la rencontre de l’inspirante Perrine Perez. Comédienne passionnée, elle présente son spectacle « Celle qui a dit non » au Théâtre des Feux de la rampe à Paris. Ses mots d’ordre : courage, motivation et inspiration. Perrine nous livre l’envers du décors.
Perrine, peux-tu nous dire quelques mots sur ton parcours ?
Diplômée de sciences po, j’ai tout de suite voulu orienter ma carrière vers le secteur des médias et du divertissement. J’ai toujours eu besoin d’être connectée à un univers qui me plaisait. J’ai travaillé chez M6 en tant que responsable d’achats de programmes pour les chaînes du groupe, puis j’ai rejoint WARNER BROS pour m’occuper des productions de formats TV à l’international puis grand changement dans ma vie : en 2009, je quitte tout pour suivre mon futur fiancé en province. Je décide de devenir associée dans une agence de communication, Oz média (qui gère d’ailleurs aujourd’hui toute la création de mes visuels pour le spectacle).
Et nouveau rebondissement !
J’étais sur le point de me marier et j’ai finalement dit « Non » : je me suis enfuie d’une relation toxique qui m’éteignait, avant de revenir à Paris pour rejoindre Disney et travailler au sein de la régie publicitaire du groupe.
J’ai alors senti un besoin irrépressible de me lancer un nouveau défi : le seul en scène. J’ai passé l’audition à l’école du One Man Show, parrainée par Anne Roumanoff et j’ai suivi une formation continue en parallèle de mon travail. J’ai ensuite enchaîné les scènes ouvertes, puis les premières parties, les ouvertures de festivals et ai eu l’occasion de jouer mes sketchs pendant 5 mois au Théâtre Le Bout, en co-scénage avec Lucas Rihouey, qui venait de l’Ecole du One aussi.
En 2015, lors d’un showcase au Théâtre Les Feux de la Rampe, j’ai rencontré mon co-auteur Csaba Zombori, avec qui j’ai j’écrit mon spectacle, qu’il met également en scène.
Fin 2016 j’ai décidé de quitter Disney pour me plonger pleinement dans ce qui me fait vibrer : la scène et la comédie dans son ensemble. Depuis fin avril je joue mon spectacle « Celle qui a dit non » au Théâtre Les Feux de la Rampe.
Quels sont les thèmes que tu abordes ?
Le spectacle est construit comme un film, une histoire que je raconte, dans laquelle je croise différents personnages qui viennent alimenter un parcours de vie chaotique, mais salvateur. Des thèmes très différents comme la difficulté d’un changement de vie, la quête de l’épanouissement personnel, le poids des liens familiaux et de l’éducation, les rencontres amoureuses y sont abordés avec beaucoup d’autodérision.
Y’a –t-il eu un un déclic qui t’a permis de te rendre compte que tu voulais réaliser ton rêve, à savoir, être comédienne ?
Je crois que le premier élément déclencheur a été de fuir un mariage qui allait m’enfermer dans un rôle tragique. Comme une révélation, ma vie n’était pas là et j’ai eu l’impression de m’offrir un nouveau souffle, bercé par une terrible envie de me lancer de nouveaux défis, de croquer la vie à pleines dents.
Une fois installée à Paris, j’ai senti que je n’étais pas pleinement épanouie dans mon travail, j’ai alors eu besoin de sortir de ma zone de confort en osant toucher du doigt un vieux rêve d’enfant : monter sur scène et faire rire les gens.
J’ai tout de suite eu envie d’apprendre encore et encore avec les cours de théâtre, les premières scènes, les plateaux d’humoristes. Se dépasser, aller vers l’inconnu, oser… Cette nouvelle impulsion m’a offert un réel élan dans ma vie et le besoin de me tourner vers une nouvelle carrière s’est dessiné au gré des difficultés et avancées que j’ai pu vivre.
Qu’est-ce qui te plait le plus dans le fait d’être sur scène ?
Il y a plusieurs choses qui me plaisent : le dépassement de soi pour faire rire, offrir du divertissement, c’est à la fois périlleux parce qu’on est seul et sans filet, mais c’est aussi extraordinaire de sentir un réel échange avec le public.
Une complicité avec le public se crée sur la base de choses que j’ai envie de raconter ; d’idées que j’ai envie de transmettre pour aussi donner un sens à l’humour. Même dans les sketchs les plus délirants, on peut dire quelque chose.
Quel a été le cheminement vers ce projet de One woman show ?
Il a fallu d’abord digérer cette période compliquée post annulation de mariage puis trouver une impulsion pour me tourner vers un nouveau défi : le one woman show. Au niveau professionnel, j’avais la chance d’être dans une équipe que j’adorais mais dans mon travail quotidien, je ne me sentais pas à ma place.
J’avais 2 options : continuer et faire comme si tout allait bien, ou oser donner vie à un vieux rêve d’enfant.
Quels conseils pourrais-tu donner à ceux qui souhaiteraient se lancer dans une telle aventure ?
Le travail et la détermination sont 2 éléments fondamentaux dans la construction d’une carrière d’humoriste.
Je crois qu’il faut un mix de patience, de folie et de persévérance car la route est longue, les difficultés sont multiples, mais chaque étape franchie est savoureuse.
Il faut aussi apprendre à gérer ses émotions et faire la part des choses, mais je crois que l’expérience est ce qui permet d’apprendre à construire son identité d’artiste.
Le théâtre est apparemment un milieu assez fermé. N’as-tu pas eu peur de ne jamais te faire une place ?
Si bien sûr, mais je suis de nature optimiste et je n’ai cessé de me répéter que pour oser imaginer se faire une place dans un milieu comme celui-ci, il faut se donner les moyens de le faire et se plonger à 100% dans cette perspective, travailler avec acharnement, en gardant en tête son objectif.
Quelles ont été tes ressources ? As-tu été soutenue ?
J’ai la chance d’avoir reçu un réel soutien, d’une valeur inestimable, de la part de mes amis et ma famille qui ont assisté aux premières représentations, m’ont boostée, appuyée, épaulée dans les bons comme dans les moments plus difficiles. J’ai aussi reçu de l’aide concrètement de la part de mes proches, que ce soit dans la création des outils de communication, la réalisation de l’affiche, l’organisation des scènes dans différentes villes en France ; etc…
Je n’oublierai jamais cette première scène ouverte à laquelle j’avais participé et où j’avais décidé de faire mon « comic out » auprès de mes collègues et amis. Ils sont venus en force, par curiosité certes, mais aussi et surtout armés d’une réelle bienveillance et… de pantoufles car j’avais choisi de participer à Kandidator ; une scène ouverte dans laquelle le public est libre de jeter des pantoufles sur les artistes en scène, lorsqu’ils n’apprécient pas la performance… Fort heureusement, j’ai été épargnée ce jour là ☺
Quelles ont été les réactions de ton entourage ?
Je n’ai pas pris ma décision du jour au lendemain. J’ai d’abord mené une double vie avec mon travail chez Disney le jour et ma vie d’humoriste le soir. Je crois que mon entourage savait que c’était une décision mûrement réfléchie et ils m’ont tout de suite appuyée. Ils m’ont dit qu’ils me sentaient tellement épanouie et heureuse sur scène que c’était une évidence de se consacrer pleinement à mon projet de spectacle.
Qu’est-ce qui a changé en toi depuis ?
Je me sens plus épanouie et en phase avec ce que je suis. Je crois que j’ai aussi appris à mieux gérer mes émotions, à travailler le mental, l’appréhension des difficultés et je suis aussi plus encline à profiter du moment présent, ce qui est un vrai cadeau pour moi.
As-tu des regrets ? Qu’est-ce que tu changerais si c’était à refaire?
Sincèrement, je ne changerai rien car ce sont des expériences difficiles du passé qui m’ont amenée à changer de cap pour me tourner vers la scène.
As-tu eu des rencontres qui ont été déterminantes dans ton parcours ?
La rencontre avec Pauline Dauvin, la Directrice de programmes des chaînes de TV Disney, qui m’a poussé à monter sur scène et à oser écrire mon premier sketch a été la 1ere étape dans ce nouvel élan. Ensuite la rencontre avec mon co-auteur, Csaba Zombori a été déterminante pour la création de mon spectacle. Il a apporté son expertise et m’a aidé à rationaliser l’écriture, à donner du sens au rythme et à la façon dont on peut amener les spectateurs dans notre univers.
Quelle est ta définition du succès ? D’une vie réussie ? D’une vie pleine de sens ?
Je crois que c’est d’être en accord avec ce que l’on est. Réussir à faire ce que l’on aime, à toujours essayer de se dépasser, d’apprendre continuellement et partager cela avec ses proches est précieux. Une vie réussie, c’est aussi avoir cette philosophie selon :
(Eleonor Roosevelt) ou comme on dirait en plus #carpediem ! ☺
Des livres à conseiller ?
Pour ceux et celles qui envisageraient de franchir le pas mais qui hésitent encore… :
« Ecrire un one man show et monter sur scène » de Christine Berrou. Quand j’étais aux prémices de franchir le pas pour me présenter aux auditions de l’Ecole du One Man Show, je suis tombée sur ce bouquin qui n’est pas un livre de recettes du succès, mais qui exprime l’idée qu’un truc fou comme écrire un spectacle et le jouer sur scène est possible. C’était exactement ce dont j’avais besoin à ce moment-là.
Un livre intéressant aussi pour découvrir des parcours de vie et comment les comiques ont construit leur carrière, c’est « Sick in the head » de Judd Apatow. Il a interviewé tous les grands noms du stand up américain de Jerry Seinfeld à Louis CK et c’est à la fois drôle et inspirant.
Des talks ou conférences inspirantes à conseiller aux lecteurs ?
J’aime beaucoup les conférences TEDX ; elles peuvent être très inspirantes, comme par exemple celle de Amy Cudy « Votre langage corporel forge qui vous êtes ». Elle exprime toute l’importance de lier corps et esprit pour se donner la force d’avancer, de faire face à des situations stressantes.
Ou encore un discours de Steven Spielberg « Listen to your intuition » dans lequel il invite les étudiants de Harvard à écouter les chuchotements de leur intuition pour avancer vers ce qui les inspire.
Une citation que tu aimes particulièrement ?
« All our dreams can come true if we have the courage to pursue them » (walt Disney) (Trad : Tous nos rêves peuvent devenir réalité si nous avons le courage de les poursuivre)
As-tu un rêve que tu voudrais particulièrement réaliser dans ta vie ?
Mon rêve a plusieurs facettes : partir en tournée dans des belles salles en France et au-delà, rentrer, profiter de mes proches, puis repartir cette fois-ci en tournage, me plonger dans la vie d’un personnage, écrire un scénario et le voir vivre à l’écran.
Mon rêve, en fait, c’est de jouer, tout le temps : sur scène… sur un set en incarnant des personnages… avec les mots… avec passion !
Pour ceux et celles qui veulent voir Perrine sur scène : « Celle qui a dit non » tous les mercredis à 21h30 au Théâtre des Feux de la Rampe : billeterie ici et sur Facebook : Perrine Perez Comédienne
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