Et si vous deveniez un manager bienveillant ?

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Les façons de manager évoluent selon les époques. Aujourd’hui, le management bienveillant a le vent en poupe. Parti des Etats-Unis, comme la plupart des courants managériaux, il s’implante depuis quelques années en France.

En se penchant sur l’étymologie du mot bienveillant, on découvre « la recherche de ce qu’il y a de positif chez l’autre ou dans une situation ».

Il s’agit, par conséquent, pour le manager d’apprendre à gérer la relation à autrui de façon positive. L’objectif est de produire une action collective efficace, voire efficiente, propice à une performance accrue.

Cependant, encore de nos jours, certains managers sont trop à la recherche du chiffre avant tout. Ils en oublient la gestion de l’humain, les relations interpersonnelles et l’importance qu’a l’équilibre humain. Les relations humaines ne se gèrent plus avec des tableaux de bord, cette approche a montré ses limites. La flambée actuelle des burn-outs en est un des symptômes les plus criants.

Ce recentrage sur la relation humaine avant tout autre tâche se retrouve désormais partout. De la littérature managériale aux formations des écoles de commerce, en passant par les universités et les interventions des cabinets de conseil ou de coaching.
L’AOM, la célèbre Academy of Management, qui est la plus grande manifestation scientifique des sciences de gestion, lors de son congrès annuel de 2010, a mis en exergue la tendance managériale du « dare to care « , c’est-à-dire « oser la bienveillance ».

La question de la bienveillance, encore peu connue en France il y a quelques années, devient un sujet central aujourd’hui. Les dirigeants bienveillants se multiplient. Et, cette posture managériale provoque des réflexions sur le management éthique, l’intelligence émotionnelle, relationnelle et collective, l’intégrité, l’agilité ou encore le slow management.

QU’EST-CE QUE LE MANAGEMENT BIENVEILLANT (MB) ?

Pour certains, il s’agit de retrouver, enfin, l’âme du métier de manager, une cohérence entre les valeurs personnelles et l’efficacité économique.
Le MB est un management qui maîtrise 12 compétences qui se développent à partir de la courtoisie :

1. Savoir écouter. Une écoute active qui mobilise toute l’attention sur ce qui est dit et comment cela est dit.

2. Donner du sens au travail de chaque collaborateur. Partager avec tous une vision globale, définir clairement les missions, encourager et reconnaître le travail de chacun.

3. Veiller au bien-être des individus. Porter sa vigilance sur l’équilibre de la vie professionnelle et de la vie personnelle de ses collaborateurs.

4. Développer le mieux vivre ensemble par des relations de meilleure qualité. Pour se faire, le manager peut se former à l’intelligence émotionnelle afin d’améliorer son intelligence relationnelle, par exemple.

5. Valoriser l’expression et reconnaître le droit à l’erreur. Quand le manager reconnait ses propres erreurs auprès de ses collaborateurs, ils les autorisent à en faire de même. Le concept du Fail-Con, lancé aux Etats Unis, est très inspirant dans ce domaine.

6. Penser équipe, avant de penser individuel, et privilégier la coopération. Pratiquer de façon coopérative pour trouver la meilleure solution. Attention, cela ne veut pas dire le consensus mou ou le laxisme.

7. S’évertuer à être positif. Nous savons maintenant que l’humeur et l’attitude du manager à une grande influence sur son équipe. Il est nécessaire pour un manager de prendre conscience qu’une posture positive est contagieuse par capillarité.

8. Instaurer le respect par l’exemple. Peut-être un des points les plus difficiles pour un manager. En effet, le manager ne doit jamais oublier que toutes ses actions, ses gestes, ses attitudes ou ses paroles sont observés, analysés et reproduits par mimétisme.

9. Pratiquer l’authenticité voire la congruence. Il s’agit de l’alignement de ses sentiments, ses convictions et ses comportements. Cette attitude crée de la confiance pour les équipes.

10. Mouiller la chemise. Le manager doit savoir prendre des risques personnels pour protéger ses collaborateurs, tout comme il a le courage de sanctionner quand cela est nécessaire.

11. Savoir gérer la solitude du pouvoir. Celui qui devient manager est par là même le plus responsable, cet acte isole de fait.

12. Développer son humour. Soyons honnêtes, la nature est injuste dans ce domaine, heureux les managers qui en sont dotés.

DEVENIR UN MANAGER BIENVEILLANT, QU’EST-CE QUE CELA IMPLIQUE ?

Cette posture managériale est exigeante envers soi-même, car elle nécessite une clairvoyance quant à son propre fonctionnement et son mode relationnel. Par une approche plus humaine et porteuse de sens, elle conduit vers la congruence.

Une approche plus humaine

De plus en plus de managers se rendent compte qu’une approche plus humaine produit plus de résultat. En effet, elle leur permet de mieux mobiliser leurs équipes et d’optimiser leurs ressources. Il s’agit de rechercher, avant tout, ce qui fait la valeur du collaborateur, plutôt que pointer ses défauts. En somme, il s’agit de changer son regard.

On peut comprendre aisément que des collaborateurs travaillent mieux dans un contexte où ils se sentent considérés.

Le sens, axe central

Aujourd’hui, le management se fait dans la complexité et le changement permanent. Sortir des outils mécaniques et des causalités linéaires devient vital. Exit la focale sur le problème pour trouver des causes et donc un responsable. Les managers sont constamment sollicités pour transformer l’angoisse en confiance, ils deviennent par conséquent, « porteurs de sens » (selon l’expression de Vincent Lenhardt ).

Le but est la congruence ou le walk the talk

Rappelons que la congruence est un concept issu de la programmation neuro-linguistique (PNL). Elle est présente lorsqu’il y a alignement entre ce que je suis – ce que je pense – mes valeurs – ce que je ressens – ce que je dis et ce que je fais. De cet alignement nait l’authenticité et l’état d’une personne dite centrée. Au final, les collaborateurs jugent leurs managers sur la réalité de leurs comportements et la congruence avec leur discours.

UNE FORME EXIGEANTE DE MANAGEMENT POUR LE MANAGER, COMME TOUT ART !

La spécificité du management bienveillant et congruent est qu’il induit une relation vraie ; plus exigeante que l’opacité d’une organisation, ou un retranchement derrière un quant à soi.

Le manager bienveillant congruent est direct, ouvert et positif. Il ose secouer son personnel quand cela est nécessaire, mais en y mettant les formes.
Il possède aussi une dimension de pédagogue en aidant son équipe à comprendre les réussites et les échecs. Il fertilise également les talents de ses collaborateurs dans une dynamique de progression.

Il se préoccupe du bien-être des autres, ce que les jeunes générations (Y et Z) qualifient de « digne de confiance », à savoir, compétent, bienveillant et intègre.

Oui, disons-le clairement, c’est une forme de management exigeante pour le manager. Cela demande un travail continu sur soi pour acquérir une force de caractère. Car ne l’occultons pas, l’outil du manager est en premier lieu lui-même.

Le management bienveillant congruent, comme tout art, nécessite une régularité dans l’exercice ; pour qu’au final la technique s’efface et laisse place à la justesse du geste….

Karima ChibaneKarima Chibane coach-consultante en management. Elle accompagne les dirigeants et les managers à déployer leur potentiel dans une posture managériale positive, congruente et porteuse de sens.

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