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EXCLUSIF : le regard d’une chamane sur la situation actuelle

Aluna

Vous le savez, pendant cette période de confinement, notre objectif est de donner la parole à tous : médecins, infirmiers, ambulanciers et malades ont déjà pris la parole… Vous avez été nombreux à nous demander de proposer des regards sortant des sentiers battus. Aujourd’hui, c’est à la rencontre d’Aluna que nous partons. Cette artiste qui travaille régulièrement auprès du Conseil de l’Europe est également chamane. Une occasion de s’interroger sur d’autres visions et d’autres façons de penser le monde. Rencontre.

Aluna, tout d’abord, peux-tu nous expliquer ce qu’est un chamane ?

Un chamane est quelqu’un qui a une connexion au vivant, en ce sens, nous sommes tous chamanes. Je n’aime pas trop me dénommer ainsi mais il faut bien mettre un nom… Pour ma part, je préfère le terme de « way shower », montreur de chemin : le chamane ne peut pas faire le travail à la place des gens mais peut leur montrer la route.

Pour moi, les « chamanes » en tant que tels sont des personnes qui ont très tôt eu conscience de cette connexion avec quelque chose de beaucoup plus vaste que leur corps biologique et leurs interactions sociales de proximité.

Dessin LunePeux-tu nous parler de ton parcours ?

Plus jeune, il était pour moi complètement normal de communiquer avec mes chevaux et de sentir exactement ce que les gens portaient comme souffrance en eux. Mais j’évoluais dans une famille cartésienne. J’étais malheureuse de cette rationalité.

Mon métier m’a permis de me reconnecter à moi-même. Je suis devenue artiste plasticienne pour libérer ce que je percevais.

Comment es-tu devenue chamane à proprement parler?

En grandissant, mon empathie s’est amplifiée à tel point que pendant un temps je ne pouvais plus sortir de chez moi : je ressentais trop les gens. La Vie a mis sur ma route une amie de ma mère qui faisait de l’haptonomie. A partir de là beaucoup de choses se sont éveillées en moi… Réalisant des expositions dans le monde entier, j’ai eu la chance de rencontrer un jour les peuples premiers auprès de qui j’ai passé du temps et qui ont compris ce que je vivais depuis l’enfance…

Quel regard portes-tu sur les événements actuels ?

Je ne les vois pas uniquement d’un point de vue humano-centré. Il est libérateur de comprendre que beaucoup d’enjeux nous échappent et font partie d’une évolution plus globale qui va dans le sens du progrès. Il y a un lien avec l’éveil spirituel que certains voient et d’autres moins, les symptômes de l’éveil peuvent être similaires à ceux du coronavirus. En l’occurrence, les médecins traditionnels ne savent pas ce qu’il est en train de se passer au niveau cosmique et ne s’en préoccupent pas. Pourtant, tout est lié.

Qu’est-ce qu’on appelle « éveil spirituel » en langage chamanique ?

C’est simplement cette prise de conscience d’être relié à des choses plus vastes que notre corps, quand on commence aussi à faire confiance en son intuition. Notre cerveau est plus complexe que ce qu’on pense.

On parle d’expansion de conscience quand on fait l’expérience de la connexion avec d’autres dimensions de soi. Je suis sure que certains lecteurs l’ont faite.

Nous avons toujours le choix d’accepter ou non une information. Plus nos sens sont ouverts, plus nous pouvons suivre notre instinct. Cela passe par le cœur : il a d’ailleurs été démontré de manière scientifique que le premier organe qui reçoit une information est le cœur. Le cœur sait avant le cerveau et les intestins.

Quelle est ton opinion concernant le virus ?

En tant que chamane, je le vois comme une occasion extraordinaire qui nous est offerte de pouvoir nous retrouver et manifester ce qui vibre en nous.

Jusqu’au moment du coronavirus, beaucoup de souffrance était exprimée car les gens ne trouvaient pas de sens à leur vie. Ils étaient absorbés dans un flux d’actions, d’agissements jusqu’au déni des horaires, de leurs vies privées et de leurs quêtes personnelles. Toutes les énergies étaient focalisées sur avoir, obtenir, produire, acquérir afin de trouver supposément une place dans ce monde.

Le virus a demandé d’arrêter de produire. Les gens se retrouvent confinés chez eux. Le temps a pris une autre valeur. Tout ce que notre société avait mis de côté.

Pour toi, cela signifie-t-il une ouverture vers un autre monde possible ?

Avant le virus, il commençait à y avoir des mouvements sociétaux qui cherchaient à remettre l’humain au centre des choses. On voulait réhabiliter le vivant et la planète mais ce n’était pas entendu.

L’homme est fait pour vivre avec la nature, la Terre nous l’a rappelé. A nous de prendre en compte cet avertissement.

Qu’est-ce que ce changement par rapport au temps nous apporte ?

Ceux qui ont été arrêtés ont commencé à se reposer et à récupérer. Physiquement car ils étaient épuisés. N’oublions pas que cela a toujours été culpabilisant de se reposer. Or là, une part substantielle de la population mondiale a été mise sur pause.

Cela a permis à beaucoup de reprendre contact avec leur corps, avec leur rythme intérieur en se disant : « je sauve des vies en faisant ça ! »

Tout le monde se rend bien compte qu’il va falloir retourner à une activité mais plus personne ne veut revivre dans ces rythmes de dingue à part ceux qui les créent et qui vont vouloir les imposer.

Nous sommes en train de réorganiser notre fonctionnement sociétal. Notre société s’était tellement perdue dans « l’avoir » inutile… Il commence à y avoir une prise de conscience, et les gens n’ont plus envie de reperdre de l’énergie pour continuer à vivre de la sorte. C’est une première grande prise de conscience…

Et nous avons vu de nombreux élans de solidarité…

En parallèle, tous ceux qui étaient confinés ont partagé ce qu’ils pouvaient (de l’art, du savoir, de l’humour,…), le reflet de ce que chacun est capable d’être. Notre société a montré qu’elle peut se faire confiance.

Les gens commencent à prendre conscience de leur pouvoir. Chacun derrière son écran, en pyjama, en jogging, avec des cheveux gras…. Chacun s’est enfin accordé d’être juste comme il est sans travailler son image. Même les artistes « stars » se sont dévoilés sans éclairages spéciaux, sans artifice…

On s’éloigne petit à petit de tout ce côté formel de l’apparence qui nous incitait à penser qu’on n’avait pas notre place.

Le coronavirus a amené à plus d’authenticité, il a réveillé le partage, fait en sorte que la solidarité entre humains se manifeste…

Aluna nous fera l’honneur de partager son regard de chamane en Live pour le Club de l’Optimisme

Participez au Live d’Aluna sur le Groupe Facebook « Le Club de l’Optimisme »: samedi 09 mai à 10h30

 

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