Céline Cazé: de la peur de conduire à "Conduire sa vie"

Céline Cazé

Vous le savez, nous aimons vous faire découvrir des métiers qui sortent de l’ordinaire. Nous avons rencontré Céline Cazé, créatrice de jeux de connaissance de soi. Céline a transformé sa peur de conduire en véritable parcours introspectif. Un chemin qui l’a menée vers son nouveau métier et à l’édition de son premier jeu « Conduire sa vie » (aux éditions Le Souffle d’Or), composé de 48 panneaux de signalisation. Rencontre.

Peux-tu te présenter en quelques mots ?

Je suis créatrice de jeux. J’aime jouer avec la vie et transmettre cet amour du jeu par des formations, des animations et des consultations.

Comment en es-tu arrivée à devenir créatrice de jeux ?

Jamais je n’aurais cru créer un jeu dans ma vie ! J’ai toujours été passionnée par les jeux de connaissance de soi…mais la bascule s’est faite lorsque j’ai réalisé que j’avais quelque chose à dire et qu’il n’existait aucun jeu à ce sujet !

Quelle est la différence entre un jeu de société et un jeu de connaissance de soi ?

L’objectif est différent. Le jeu de société est un loisir, ce qui permet de s’oublier, il a une dimension récréative. Le jeu de connaissance sur soi a une dimension créatrice, il permet de se découvrir et de découvrir les autres.

Qu’est-ce que tu as eu envie de créer à travers le jeu « Conduire sa vie »?

J’ai eu envie que ce jeu permette d’aller dans une zone de confiance et de partage cœur à cœur en trois minutes.

Progressivement, j’ai vu aussi que les gens s’enfermaient de plus en plus dans leur bulle, derrière leur écran, dans les transports en commun, par exemple. Souvent, on crée car quelque chose nous fait souffrir dans la société. Ce qui me faisait souffrir était de voir que les gens ne se parlent plus. « Conduire sa vie » est un jeu qui permet de réinviter les personnes dans la relation.

Quel a été le « déclic » qui a précédé la création de ton jeu « Conduire sa vie » ?

Malgré le fait que j’ai eu mon permis de conduire jeune, j’ai développé progressivement une peur de conduire jusqu’à ne plus avoir de voiture et redevenir piéton.

Un jour, je vis une situation d’humiliation où je me retrouve en posture d’ado à attendre quelqu’un qui vient me chercher pendant 1h30 et je me dis « STOP ! ». C’est un peu le coup de pied au fond de la piscine. Je rachète une voiture en mai 2016 et en août 2016, je crée ce jeu.

J’ai beaucoup questionné ce nuage noir que j’avais au-dessus de la tête quand je roulais. Tout le travail intérieur que j’ai pu faire par rapport à ma crainte de la route m’a donné du matériau, comme un miroir de ce que j’ai pu apprendre sur moi. Je me suis dit que cela pouvait devenir un jeu pour aider les autres à se découvrir.

Je suis donc partie des panneaux de la circulation qui sont un langage international reconnu et qui représentent les enjeux de la conduite en termes de priorité, de vitesse et de relations aux autres usagers.

Comment le jeu a-t-il évolué depuis l’idée en 2016 ?

J’ai appliqué une « méthode agile » où j’ai cherché à commercialiser le plus rapidement possible une première version que j’ai fait progresser avec le temps.

La première version était en papier à dessin, plastifié à la main. C’était 4 heures de fabrication par jeu. La 2ème, j’ai fait appel à un imprimeur et à un graphiste pour la mise en page et le dos des cartes. J’ai fait les pochettes à la main pour 100 exemplaires.

Je me suis rendue compte qu’il fallait que je change d’échelle et j’ai cherché un éditeur que j’ai trouvé au Salon Zen en septembre 2017. Du fait des rencontres avec les éditeurs, je crée une 3ème version en incluant leurs retours, cela m’ouvre la signature avec les éditions « Le Souffle d’Or ». Septembre 2018, je me retrouve sur le stand du Souffle d’Or.

Evolution du jeu de Céline en images…

Création Salon
La première version de son jeu: des cartes faites à la main, avec les moyens du bord, dans son salon…
Version actuelle
Jusqu’à son concrétisation et une édition aux éditions Le Souffle d’Or

Qu’est-ce que l’évolution de ton jeu t’a appris ?

C’est vraiment en persévérant et en acceptant d’avancer étape par étape que ce jeu a pris du poids. Il ne s’est pas créé en une seule fois, il ne fait que s’enrichir. Ça m’a vraiment donné confiance dans le fait d’aboutir et de manifester mes projets.

Comment ton jeu permet-il justement de « Conduire sa vie » ?

Si nous considérons que la vie en nous est comme le réservoir d’une rivière, elle est parfois asséchée et il faut lui redonner un flux. L’idée ici c’est de dynamiser le flux de la rivière par des actions stimulantes.

Il y a trois manières de le faire à travers le jeu :

  1. « Leçons de conduite » : on va chercher dans le passé soit un geyser (une grande force) d’une expérience bien vécue soit un trou noir (une erreur, un problème…). Le fait d’en parler permet de prendre du recul et de finir la partie avec un auto-défi qui va amplifier ce mouvement de vie.
  2. Enjeux actuels : il s’agit de choisir un panneau parmi les 48 du jeu qui illustrera la problématique présente et permettra de l’expliciter puis sera suivi le passage à l’action, enrichi des prises de conscience.
  3. Itinéraire d’un projet : il s’agit de se concentrer sur la destination que l’on souhaite atteindre en éclairant les étapes nécessaires.

Où est-ce qu’on peut utiliser ton jeu ?

En entreprise pour fédérer les équipes, améliorer les processus, faire remonter les enjeux et élaborer des solutions, sortir des conflits. A titre particulier, cela aide aux reconversions professionnelles. Dans la famille, il permet d’avoir des sujets de partage sous la forme de jeu pour aborder la dimension intergénérationnelle. Pour les couples, il permet de construire un projet à deux ou d’apprendre à se connaître au début d’une relation.

As-tu une anecdote marquante que tu as vécu depuis la création de ton jeu ?

On est à Châtelet-les-Halles, il est 10h00. Je suis très joyeuse et je vois une jeune fille qui est en train de swinguer avec ses écouteurs. On se parle très simplement, on prend le RER ensemble. Je lui propose de jouer et elle tire une carte. 2 heures plus tard on est toujours en train de parler, je suis la 1ère personne avec laquelle elle partage son dilemme amoureux qui l’oppresse. Elle est devenue une amie. En le pratiquant dans le métro, j’ai la preuve que ça marche en 3 minutes !

Une petite phrase positive qui t’a aidée dans la réalisation de ton projet ?

Quand tu es face à une problématique, il y a toujours une solution, un passage, des alliés pour t’aider.  

Découvrir le jeu et Céline en vidéo

Pour suivre Céline Cazé

Rendez-vous sur site: Colore ta vie
Pour acheter son jeu: ICI

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Propos recueillis par Eva Mazur

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