L’art soigne…Matisse, Monet ou Kandinsky, deux fois par semaine. Le tout, sur ordonnance ! Depuis cet hiver, à Montréal, aller au musée peut vous être prescrit par votre médecin. C’est ce qu’on appelle des « ordonnances muséales ». Zoom sur cette prescription artistique !
L’origine des « ordonnances muséales »
Fruit d’une entente entre l’organisme Médecins francophones du Canada et le Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM), l’idée du programme d’ordonnances muséales est de permettre, gratuitement, aux patients et à leurs proches aidants de profiter des bienfaits de l’art sur la santé. « Il y a un siècle, les gens n’étaient pas persuadés que le sport était bon pour la santé. Nous nous trouvons dans le même cas de figure aujourd’hui avec les œuvres d’art », affirme Nathalie Bondil, directrice et conservatrice en chef du Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM). La devise du musée résume l’approche : « L’art fait du bien. Mais il peut aussi soigner. » À n’en pas douter !
Mêmes constats en France…
Depuis une trentaine d’années, en France, de nombreuses structures de santé partagent ce constat avec l’art-thérapie, qui reste encore méconnue. En utilisant toutes les formes artistiques (par exemple le dessin pour les plus jeunes, la photo et la vidéo pour les personnes âgées), l’art-thérapie améliore l’humeur du patient, lui permet de réduire sa dose de médicaments, et réduit sa convalescence. Mais que se passe-t-il concrètement dans notre cerveau ? Par quels mécanismes l’art agit-il sur notre santé ?
Art et cerveau: mécanismes
Jean-Pierre Changeux, neurobiologiste et professeur au Collège de France, est le premier à avoir décrypté les mécanismes neuronaux dans l’appréciation de la beauté (Du vrai, du beau, du bien, éditions Odile Jacob). La contemplation d’une œuvre d’art fonctionne comme une récompense. « Le beau est essentiel à l’être humain parce qu’il nous fait du bien », rappelle le spécialiste.
Certaines études scientifiques tendent à démontrer que l’art est un support indispensable au bon développement de notre cerveau. Selon Pierre Lemarquis, les bienfaits de l’art sont connus depuis des millénaires car ce dernier agit comme un médicament.
L’art contribue, en le pratiquant, au déclenchement de la fameuse hormone de la dopamine qui est celle de la récompense comme l’explique Jean-Pierre Changeux neurobiologiste et professeur au Collège de France.