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La flemme est votre plus grande qualité, c’est scientifique !

Dans notre société hyperactive où règne le culte de la performance, la vie est parfois bien compliquée pour les « flemmards » ! Ce terme, ainsi que tout son champ lexical, sont d’ailleurs connotés très négativement. La « paresse » arrive en tête des péchés capitaux.

Pourtant, selon plusieurs études scientifiques, la fainéantise serait un trait de caractère inscrit dans le patrimoine génétique de l’humanité. Mieux, elle serait le fruit du processus de sélection naturelle et un signe d’intelligence accrue. C’est donc la paresse qui aurait permis à nos ancêtres de survivre et qui, encore à l’heure actuelle, nous aide à nous adapter à l’environnement. Alors peut-on ajouter « fainéant » à la liste de nos qualités principales ?

La paresse c’est génétique

Le gène de la paresse a été identifié il y a déjà plus d’une dizaine d’années par une équipe de chercheurs de l’université du Missouri. Ces derniers ont trouvé une éventuelle prédisposition génétique au manque de motivation, en particulier face à l’exercice physique.

Pour en arriver à ce résultat, ils ont placé une cinquantaine de rats dans des cages équipées d’une roue et ont mesuré durant une semaine le temps que chaque rongeur passait à courir. Ils ont alors divisé les rats en deux groupes : les 26 individus les plus flemmards et les 26 les plus actifs afin de les faire s’accoupler selon leur degré d’activité. L’opération a ensuite été réitérée sur dix générations.

Flemme 1Finalement, la comparaison des deux lignées a démontré que la famille des rats paresseux courait dix fois moins que celle des rats actifs, peu importe leur environnement. Les chercheurs ont par la suite étudié le cerveau des animaux, en particulier le circuit de la récompense.
Ils ont constaté que les gènes étaient différents entre les individus actifs et les flemmards. Les rats sportifs présentaient notamment un développement plus rapide des voies neuronales par rapport aux rats sédentaires.

Près de 36 gènes ont ainsi été identifiés comme pouvant jouer un rôle dans la motivation à faire des efforts physiques. Les rats sportifs considèrent l’effet produit par la course comme une récompense, et ce de manière innée, alors que les rats oisifs n’y voient simplement aucun intérêt.

Mais ces résultats sont-ils transposables à l’homme ? Peut-être bien…, surtout si on réfléchit au fonctionnement du cerveau humain.

La flemme comme mode de survie

Bien que la procrastination et la paresse soient considérées comme des défauts, ce sont avant tout des traits de caractère essentiels et présents pour des raisons historiques.
En effet, les gènes de la flemme se sont maintenus dans notre patrimoine parce qu’ils ont permis à nos ancêtres de survivre.

Les hommes préhistoriques qui sont restés à lézarder dans les cavernes ont tout simplement moins rencontré de prédateurs ou d’adversaires. Ils ont également plus facilement éviter les combats et conflits. Leur espérance de vie plus longue leur a donné l’occasion d’avoir de nombreux enfants et de transmettre leurs gènes aux générations suivantes.

Donc la prochaine fois que vous refusez d’accompagner vos amis en randonnée, plus besoin de vous justifier ! Répondez-leur posément que vous « assurez la pérennité de votre descendance ».
S’ils ne vous comprennent pas, vous pourrez toujours leur parler de la « génétique de procrastination », un concept développé par Cal Newport, professeur à l’Université de Georgetown.

Ce dernier explique que le fait de tout remettre au lendemain provient d’un signal directement envoyé par les neurones afin d’indiquer que quelque chose ne va pas. Le cerveau a pour mission première de préserver l’intégrité physique et mentale. S’il estime que nous ne sommes pas prêts à affronter une situation (qu’il s’agisse de faire un footing ou de rendre un rapport professionnel), il va émettre des alertes en ce sens. La procrastination ne serait donc pas un défaut, mais simplement un message, au même titre que les émotions.

Mieux, la procrastination pourrait être le signe que le contexte ou les opérations à mener ne sont pas adaptés et qu’il faut trouver une meilleure solution avant d’agir.

Ne rien faire, un signe d’intelligence supérieure

Une autre étude réalisée par des chercheurs de l’université de Floride a mis en évidence que les personnalités dotées d’une intelligence supérieure à la moyenne seraient beaucoup plus fainéantes.
Les résultats montrent que les personnes ayant un QI élevé s’ennuient moins facilement. Elles passent davantage de temps à réfléchir plutôt qu’à être dans l’action.

Les scientifiques ont même rédigé une description sophistiquée de la « paresse » qu’ils appellent « besoin de cognition ». Les êtres « flemmards » rechercheraient en fait des manières plus structurées et raisonnées de regarder le monde. Ces cogitations intenses seraient alors des sources de fatigue et d’occupation qui laisseraient aux individus peu de temps et d’énergie à consacrer à d’autres activités.

N’oublions pas également que la plupart des inventions et technologies de notre siècle reposent sur une bonne dose de fainéantise. Quelques exemples :

  • le vélo, la trottinette, le skate électriques (non ils n’ont pas été créés que pour l’écologie);
  • la télécommande (eh oui à une époque pas très lointaine il fallait se lever du canapé à chaque fois qu’on voulait changer de chaîne) ;
  • les systèmes d’arrosage automatique ;
  • les escalators ;
  • les chats (d’accord on ne les a pas vraiment inventés mais on ne fait pas mieux comme modèle).

La flemme serait donc tout simplement un facteur de progrès ! Bill Gates est d’ailleurs souvent cité pour sa phrase:

« Je choisis toujours une personne paresseuse pour faire un travail difficile, car une personne paresseuse trouvera un moyen facile de le faire. »

Alors la paresse est-elle le nouvel objectif de développement personnel ? À quand le livre du « Miracle farniente » ? En attendant, n’oubliez pas de remercier chaleureusement votre interlocuteur la prochaine fois qu’il vous traite de fainéant !

Sources

Étude de l’université du Missouri : « La paresse est-elle un choix ou un trait génétique ? »

Étude de l’université de Floride :  « L’impact physique de la pensée, étude de la relation entre la pensée et l’activité physique »

Article de Cal Newport sur  « La science de la procrastination »

Article proposé par Laura Pouget, rédactrice web et développeuse informatique chez Site et Co.

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