Menu

Rencontre avec Luc Jaubert, cofondateur du projet "Wanted Community"

Wanted #Paris, Wanted #Lyon, Wanted #Marseille… Vous avez peut-être déjà demandé de l’aide sur l’une de leurs pages Facebook sans trop savoir qui était derrière.  Or « Wanted Community » fête déjà ses 5 ans et est devenue la 1ère communauté d’entraide et de solidarité sur Facebook en France qui réunit plus de 450 000 membres ! L’équipe de l’Optimisme est partie à la rencontre de Luc (au centre), un des co-fondateurs.

luc Jaubert 2

Luc, peux-tu te présenter en quelques mots ?

Je m’appelle Luc Jaubert et j’ai 33 ans. Je suis co-fondateur du projet « Wanted Community » et fondateur des groupes Wanted. Né à Bordeaux, j’ai étudié l’architecture à Paris et dirigé un café brasserie dans le 1er arrondissement pendant 3 ans. De retour à Bordeaux depuis un an, nous développons le projet Wanted avec mes associés, Jérémie Ballarin (à droite) et Christian Delachet (à gauche), eux aussi Bordelais.

Peux-tu nous expliquer en quoi consistent ces groupes « wanted » ?

Il s’agit d’une communauté d’entraide entre particuliers fondée sur des valeurs de solidarité et de vivre ensemble. Sur les groupes vous pouvez :

  • demander de l’aide ou un conseil aux « Wantediens » sur le sujet de votre choix
  • proposer un article à la vente, en indiquant le prix de vente et le prix d’achat
  • trouver des solutions à vos problèmes
  • proposer un bon plan en commentaire d’un post

Comment l’idée de créer ces groupes t’est-elle venue en tête ?

Je me suis aperçu que, dans un monde ultra connecté où le partage de connaissances n’a jamais été aussi rapide et facile, les interactions simples entre individus, basées sur les besoins de la vie quotidienne, avaient tendance à se raréfier. Nous devons donc les cultiver et les entretenir.

Je suis naturellement tourné vers les autres. Je crois au partage de connaissance et à l’entraide sous toutes ses formes. Wanted s’est fondé sur les valeurs d’altruisme, d’empathie et de solidarité.

A l’opposé de l’intelligence artificielle et de toute cette frénésie pour les bots, j’ai voulu proposer une intelligence communautaire de proximité en temps réel.

Aujourd’hui, tu te dédis 100% à ces groupes ? Quelles ont été les réactions de ton entourage ?

J’ai mis tout de même 4 ans avant de me lancer à temps plein sur le projet. En 2015, la notoriété des Groupes (à travers des parutions presse) et l’engouement des membres de la communauté pour s’entraider étaient tels que je me suis décidé à faire de Wanted ma principale occupation.

L’envie de vivre une aventure entrepreneuriale en équipe m’a convaincue de changer de vie. J’ai ainsi quitté mon poste de directeur de café brasserie à Paris en septembre 2015. Tout le monde m’a poussé à partir dans cette aventure. Et ceux qui n’y croyaient pas n’ont rien dit (Rires). Depuis ma décision d’arrêter mon ancien job et de me lancer à temps plein sur Wanted, je suis vraiment soutenu moralement par tous mes proches.

Cela a du te demandé des sacrifices ?

J’ai sacrifié du temps personnel pour ce projet car il demande une modération importante, une gestion des groupes H24 et 7/7. Mais je le vois plutôt comme un investissement.

Qu’est-ce qui a changé en toi depuis ?

Mes compétences, ma façon de voir un projet et de le travailler, prendre de la hauteur. De découvrir « le digital », de m’en faire une culture car même si j’ai développé une communauté comme Wanted, je ne connaissais rien au digital.

C’est avant tout une aventure humaine, un travail en équipe, donc on apprend à travailler ensemble, à ne pas être tout le temps d’accord et c’est ce qui fait la richesse du projet.

As-tu des regrets ? Changerais-tu des choses si c’était à refaire ?

Des petits problèmes de timing et le choix, au départ, de m’entourer d’un trop grand nombre de personnes.

Peut-être, le fait de ne pas avoir fait d’études autour de mon projet actuel. Si j’avais fait des études dans le commerce, je n’aurais peut-être pas monté ce concept qu’est Wanted et j’aurais sûrement cherché un business model dès le début. Je reste convaincu que si le concept a en partie marché, c’est parce que la volonté première a été de créer un outil d’entraide et de partage de connaissances sans idée de business.

Quels conseils voudrais-tu donner à ceux qui veulent dans l’aventure entrepreneuriale ?

Il faut d’abord trouver le « pourquoi », c’est ce qui conditionne tout le reste. C’est essentiel !
Ne jamais abandonner et croire en son projet.
Et surtout bien s’entourer.

Quel est ton plus grand succès ?

D’avoir fédéré plus de 450 000 membres autour d’un concept simple, basé sur le partage de connaissances. D’avoir convaincu mes associés de venir sur le projet, qu’ils y consacrent du temps et que Christian ait pris la décision de venir à temps plein.

Aussi que nous ayons emmené avec nous une équipe de modérateurs bénévoles depuis plus de 5 ans. Je remercie d’ailleurs encore une fois les modérateurs qui ont consacré pour certains, et qui consacrent encore pour d’autres, de leur temps personnel pour nous aider quotidiennement.

Quel est ton plus grand échec ?

De ne pas avoir eu mon diplôme d’architecture et d’avoir arrêté quelques mois avant la fin même si c’était un vrai choix personnel, que je ne regrette absolument pas.

Quelle est ta définition du succès ? 

C’est d’abord d’être heureux dans ce que je fais. Je me fais plaisir dans mon boulot tout en sachant pourquoi je me lève tous les jours. Le « pourquoi » encore une fois. Travailler sur son propre projet, ça n’a pas de prix.

As-tu peur de quelque chose ? Comment y remédies-tu ? 

J’ai peur de l’isolement. J’ai besoin de rencontrer de nouvelles personnes, me retrouver avec mes amis, ma famille. C’est pour cette raison que j’ai créé ce concept permettant aux gens de partager, de se rencontrer et de s’entraider.

C’est pourquoi nous avons constitué une équipe complémentaire et soudée pour y faire face. J’ai recours depuis peu à la sophrologie, technique qui m’aide à me recentrer et à surmonter le stress.

Comment envisages-tu ta vie dans 10 ans ?

J’ai du mal à me projeter dans le futur, mais je souhaite que ce projet soit encore plus utile qu’il ne l’est pour les gens, qu’il crée encore davantage de lien social avec des usages qui lui sont propres.

Une personnalité qui t’inspire ?

«Le déclin du courage» Extraits du discours prononcé par Alexandre Soljénitsyne, prix Nobel de littérature (1970) à Harvard le 8 juin 1978.

Un TED à conseiller ?

« Comment les grands leaders inspirent l’action ? » Simon Sinek.

Les vidéos sur l’entrepreneuriat d’Oussama Ammar, co-fondateur de The Family.

Quelles sont les qualités qui  t’ont permis de réussir ?

La patience et l’optimisme.  Si vous voulez vous lancer dans un projet entrepreneurial, c’est essentiel.

L’accomplissement de ce projet t’a-t-il rendu plus heureux ?

Oui encore plus. 

Quelles faiblesses as-tu transformé en forces ?

Mon impulsivité que j’essaie de maîtriser avec le temps et que j’arrive à canaliser au mieux pour le projet. Je ne m’entête pas si je sens que je fonce droit dans un mur, je suis à l’écoute des conseils.

As-tu une citation ou un livre préféré ?

«Le Voyage à Ixtlan» de Carlos Castaneda.

 

Laisser un commentaire

Quitter la version mobile