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CONVERSATION autour de la puissance, du pouvoir et de l’illusion…

Cher lecteur,

Alors que chapons et dindes se reposent (n’y vois pas un double sens… ), je profite de cette fin d’année pour re-plonger dans l’écriture. Non pas d’articles visant à asséner une quelconque vérité mais de lettres cherchant à ouvrir la porte aux conversations. Explications.

EGOTRIP, CHACUN FAIT SON EGOTRIP

Starmania. Un de mes premiers CD. Une comédie musicale que je connais par cœur depuis mes 10 ans. « Egotrip » est une mélodie que je fredonne souvent en ce moment. Il faut dire qu’en parcourant les différents réseaux sociaux, nous ne pouvons que nous en rendre compte. Nous vivons à une ére où un « pouce levé » donne l’illusion d’un quelconque succès.

Tu l’as peut-être noté. J’ai été, au cours des derniers mois, plutôt silencieuse. J’ai troqué la quête de « pouces » pour une phase de réflexion, de rencontres et d’exploration, notamment sur la thématique de l’illusion.

L’ILLUSION

Mes années à NY m’ont rompue à l’exercice de l’illusion et des désillusions.

Je me rappelle ces soirées en rooftops. Des bars branchés, en réalité haut lieux de business, dans lesquels on ne rentre que sur invitation. Je ne m’explique toujours pas que j’ai été sur les listes.

Pour m’y rendre, je traversais Manhattan en converses. Souliers que je troquais au pied du building pour des « 10cm ». Je rentrais ainsi dans mon personnage, comme un acteur entre en scène. Une pièce de théâtre dans laquelle j’étais tout autant actrice que spectatrice. Je me rappelle regarder les participants de ces soirées. Leur rôle était inscrit sur leur carte de visite : nom, prénom, fonction. Ils s’extasiaient d' »AMAZIIIING” dès que l’un d’entre eux ouvrait la bouche. Au début, je me demandais s’ils se moquaient. Mais non. Il s’agissait de la “police de voix” de l’Upper West Side. J’ai même réussi à l’utiliser.

La phase de découverte fut grisante. L’impression d’être dans un film, et d’avoir choisi la pilule qui permettait de découvrir une réalité autre. Puis j’ai commencé à m’interroger. Ces gens croyaient-ils vraiment à cette histoire ou avaient-ils oublié qu’ils jouaient la comédie ? Avaient-ils un autre rôle que celui défini par un costume à quelques milliers de dollars et un bureau en angle ?

Après quelques conversations, j’ai compris qu’ils n’avaient pas de converses dans leur sac. Ce qui était pour moi était une illusion était, en réalité, leur réalité.

AUTO-ALIMENTATION

C’est quand cette illusion a commencé à m’ennuyer que j’ai décidé de m’en extraire. On dit toujours qu’il faut d’un acteur qu’il rentre dans le personnage. Je n’y arrivais pas. Ma réalité était trop éloignée. Ma quête d’authenticité aussi. Et puis, je dois avouer que l’homogénéité m’a toujours ennuyée.

Loin de moi l’idée de juger cet univers. Comme tous les autres, il a sa perméabilité et sa porosité. Mais cette expérience a été en tout point intéressante et m’a permis d’étudier un système auquel je n’appartenais pas. De comprendre que le costume s’accompagne souvent de l’entourage qui va avec et s’auto-alimente. De comprendre qu’une illusion pour certains est la réalité pour d’autres.

Ces invitations sur les toits de Manhattan me donnaient l’impression d’être une privilégiée. Elles conféraient aux participants une sorte de sentiment de pouvoir inexplicable, probablement du au simple fait de dominer la vite. Une fois au sol, les participants continuaient souvent, hélas, à regarder les autres de haut.

J’ai compris une chose : on a vite fait d’être happé et “hors sol”. Sauf que mes grands-parents étaient agriculteurs. Le sol a toujours été mon terrain de prédilection. Dès lors, j’ai réfléchi à concilier la verticalité du pouvoir à l’horizontalité de la puissance. C’est ainsi que j’en suis arrivée à fédérer uniquement autour de valeurs.

ET DONC ??

Pourquoi tant de digressions, dois-tu te dire.

Sans faire de sophisme, on peut se permettre un parallèle avec ce qu’il se passe actuellement dans la Société, dans les sociétés mais aussi dans l’influence.

Ecrire prend tellement de temps que ceux qui s’en donnent la peine ont rarement le temps d’aller se balader dans les réalités des autres. Pire, à l’instar des étages d’un immeuble, les « Kilofollowers », l’illusion du pouvoir ou l’illusion médiatique peuvent faire croire à celui qui écrit qu’il détient LA vérité. Il peut vite se perdre dans son univers.

J’ai donc réfléchi. Comment rendre mon écriture utile en évitant les pièges ?

La réponse a été évidente : en invitant à la conversation. Un comptoir de bistrot virtuel. Parce que ma vérité est biaisée, tout autant que la tienne. Mais la somme des vérités et des intelligences devient exponentiellement intéressante. Et puis, j’ai une chance. Celle que d’avoir un réseau riche en horizontalités et verticalités pour ne citer que ces deux dimensions.

Tu sais tout et je crois bien qu’il s’agit d’une des premières résolutions que je prends depuis bien des années : celle de lancer une conversation par semaine.

En attendant, je suis curieuse de ton avis tant sur le concept que sur cette idée… Vivons-nous tous dans une illusion : t’es-tu déjà posé la question ?  

Catherine

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