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Super Turbo Pixel : l’audace de l’artisanat numérique et de l’entrepreneuriat !

Dans cette interview, nous vous invitons à découvrir trois entrepreneurs qui ont osé l’aventure de l’artisanat numérique et qui ont créé leur propre entreprise à Rennes : Super Turbo Pixel. Teddy, qui nous suit depuis nos débuts, a contacté l’équipe de l’Optimisme de manière très originale, en nous offrant une belle citation de Goethe. « J’y vais à l’audace ! » nous a-t-il écrit. Rencontre avec Teddy, Jimmy et Louis, trois jeunes audacieux qui n’ont pas peur de créer et d’innover ! 

Pouvez-vous vous présenter tous les trois et nous dire comment vous êtes devenus associés ?

Jimmy : Je suis le graphiste de l’équipe. Je fais le design des œuvres que nous produisons. Mon objectif est de rendre lisible le dessin pour notre machine de gravure et découpe « Libellule ». C’est un travail numérique pour dessiner les contours et gérer les contrastes.

Louis : Je suis ingénieur en aérobotique. J’ai créé une petite machine de découpe laser mais je me suis également pris au jeu de la création, d’où mon envie de m’associer avec Jimmy. La machine s’appelle « Libellule ». Pourquoi « Libellule » ? Car elle peut se poser partout. C’est une machine qui vise la simplicité, elle est adaptée à l’artisan. 

Teddy : J’ai rencontré Jimmy il y a un an et demi, à une formation Pôle Emploi pour découvrir les bases de l’entrepreneuriat. Je ne me reconnaissais pas dans les institutions « traditionnelles », je n’aimais pas la pression.

TableKlimt
Gravure au laser sur ardoise : Edition spéciale ‘Klimt : Le Baiser’.

Qu’est-ce que cela vous apporte d’être entrepreneurs ?

Teddy : De la paperasse ! (rires) Cela a surtout changé mes relations sociales. Par rapport au monde du salariat, je n’ai pas d’horaires normées. Il faut accepter de faire des journées entières et bosser le weekend. Quand tu es entrepreneur, tu es responsable de tes journées, de ton travail et de ce que tu donnes à voir.

Jimmy : Lorsqu’on est entrepreneur, on doit s’autodiscipliner. Personnellement, je suis plus adapté à ce mode de vie. Je n’aime pas la routine. Mes journées de travail ne se ressemblent pas.

Louis : Pour ma part, je dirais que l’entrepreneuriat rajoute du sens à ce que l’on fait. Lorsque j’étais salarié en robotique, je faisais des trucs marrants mais je n’avais pas l’impression d’apporter beaucoup à l’humanité. C’est là que les notions de sens et d’éthique interviennent. Quand on est entrepreneur, on fait ce qui nous plaît, en fonction de ce qu’on « sent ».

Et justement, où est le sens dans votre travail ?

Teddy : Nous avons beaucoup travaillé initialement avec notre entourage qui nous a demandé des pièces uniques. Nous avons passé beaucoup de temps pour tester différentes techniques telles que la customisation de mobiliers ou la gravure laser sur ardoise. Cela nous a bougé intérieurement car nous avons pu voir de quoi nous étions capables. Ce challenge a renforcé notre union et a donné du sens à ce que nous faisions.

Où trouvez-vous vos sources d’inspiration pour vos créations ?

Jimmy : C’est beaucoup de communication entre nous. S’il y a un procédé qui nous convient à tous les trois, nous allons nous lancer dessus jusqu’à réussir. Il arrive que des idées, mises de côté, ressortent des mois plus tard.

Louis : La technique tout autant que l’esthétique doivent nous intéresser.

Teddy : Les éléments sur lesquels nous travaillons peuvent être une source d’inspiration en eux-mêmes. Par exemple, j’ai souhaité ne plus travailler sur des éléments animaux comme le cuir animal pour m’orienter vers le végétal comme le cuir d’ananas. Sinon, nous disposons d’une certaine liberté : nous ne sommes pas imposés par le marché, c’est nous qui le construisons.

A quelles difficultés êtes-vous confrontés dans votre aventure entrepreneuriale ?

Jimmy : La technicité de certaines idées qu’on essaye de développer. Il y a des problématiques qu’on n’élucide pas dès le départ. Par exemple, il a fallu beaucoup nous documenter historiquement pour créer nos estampes afin d’être au plus près de la tradition japonaise. Cela ne s’est pas fait du jour au lendemain.

Estampe : ‘Oiseaux sur une branche de pêcher’ de la série ‘Un tableau d’oiseaux’ (Tori Awase)

Comment fait-on, lorsqu’on est trois associés, pour garder une bonne ambiance de travail et pour prendre des décisions ?

Jimmy : Il faut parler et poser les choses, dire ce qui ne va pas. Teddy a toujours un petit ordre du jour.

Teddy : Très régulièrement, nous faisons des points et nous discutons de comment nous nous sentons. On parle de la dernière soirée, du dernier salon qu’on a fait, de la dernière production et on dit clairement comment on se sent par rapport à ça ! Si l’un d’entre nous a besoin d’aide, on est solidaire. Nous avons aussi un droit de veto. Il est important pour nous de partager des moments ensemble, à l’extérieur. C’est un atelier convivial, au domicile de Louis : on veut qu’il le reste !

Louis : En fait Teddy, c’est notre chief happiness officer ! (rires) 

Pouvez-vous nous parler de votre cœur de métier, l’artisanat numérique ?

Louis : Concrètement, nous avons deux créneaux complémentaires. Nous vendons la machine « Libellule » à des professionnels du matériau et nous vendons nos créations à des particuliers et à des professionnels.

Teddy : J’aimerais dire que l’artisanat est un secteur en difficulté qui ne doit pas être effrayé par le numérique. On veut rendre notre machine « Libellule » accessible, tant en termes financier qu’en termes d’usages. Le concept d’«artisanat numérique» doit encore faire son chemin en Europe.

Avec vous, « rien ne se perd tout se transforme » ?

Teddy : Effectivement, Louis a pensé des éléments peu chers, légers, réutilisables pour la création de « Libellule ». Nous essayons vraiment de prendre tout ce qu’on a à notre disposition et de ne pas gaspiller. Dernièrement, j’ai cassé une pièce fragile de ma centrifugeuse, le premier réflexe serait d’en commander une autre, mais je me suis dit qu’il fallait tenter au mieux de la réparer : c’est moins cher et plus rapide au final.

Vous dîtes aussi que « l’autre n’est pas un concurrent mais une force. » Pouvez-vous étayer cette idée ?

Teddy : Les artisans sont des personnes avec qui on a envie de travailler et qui vont nous faire du relai. Nous n’avons pas envie d’être dans une approche concurrentielle. Ceci a été difficile dans ma formation car on nous parlait « d’études de marché » – qu’il faut faire, bien sûr – mais c’était hyper élitiste et capitaliste comme approche. Nous ne sommes pas dans cette optique. Nous souhaitons du partage et de la rencontre avec les gens que nous côtoyons, nos partenaires et nos clients. Nous ne voyons pas l’autre comme une marchandise mais comme un être qui récompense notre travail.  

Des conseils pour ceux qui veulent se lancer dans les métiers de l’artisanat ?

Teddy : De plus en plus d’artisans qui faisaient ça en loisir se disent qu’ils peuvent aujourd’hui oser grâce au statut de micro-entrepreneur. Je leur dirais de ne pas hésiter, de commencer avec du local et de sortir de sa zone de confort. Faire des marchés de Noël, par exemple, et montrer ses créations : on a besoin du regard des autres sur ce qu’on crée et cela demande de se dépasser.

Qu’est-ce qui vous motive le plus dans votre quotidien d’entrepreneur, quand vous vous levez le matin ?

Louis : Le café ! J’adore bricoler, c’est aussi mon loisir. Je suis spontanément motivé par ce que je fais au quotidien. 

Teddy : J’ai envie de te dire l’audace ! Ma mission est de représenter l’entreprise. Je rencontre les artisans et les partenaires ; cela me fait vivre des journées uniques, inattendues. Je crée les opportunités car je vais le chercher. En faisant de nouvelles rencontres, je me construis un nouvel entourage.

D’après vous, quelles sont les 3 qualités que doit avoir un « artisan entrepreneur » pour réussir ?

L’audace, la motivation et la discipline !

Jimmy : Il faut savoir gérer son temps et son travail. Sur ça, je ne suis pas un exemple car je suis assez éparpillé. Aussi, il ne faut pas avoir peur de ses erreurs !

Si vous souhaitez en connaître davantage sur Super Turbo Pixel et voir les créations de ces trois entrepreneurs audacieux, suivez-les sur Instagram, Facebook et consultez leur site internet.

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Propos recueillis par Eva Mazur.

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