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Arnaud Collery : globe-trotteur et amoureux de l'humain

Baroudeur du bonheur, Arnaud Collery a déjà vécu plusieurs vies. Son leitmotiv: “se faire plaisir, être heureux et vrai” !
L’Optimisme a eu la chance de le rencontrer et d’en savoir un peu plus sur ce personnage pour qui l’humain, vous allez le voir, est au centre de tout…

Bonjour Arnaud !
Pouvez-vous présenter brièvement votre parcours ?

Après un déclic familial, la question du bonheur a été centrale dans ma vie. En 2000, j’ai lancé la “minute du bonheur” sur la chaîne Itélé. Mais l’expérience n’a duré que six mois: le public n’aurait pas été prêt ! J’ai quitté la France pour mener une quinzaine de carrières (acteur, réalisateur, comique) dans 30 pays différents, notamment en Chine et aux Etats-Unis.
En 2010, j’ai lancé des soirées sur le bonheur à New York et au Japon avant d’être sollicité pour accompagner des entreprises. Nouvelle étape, en 2012. J’ai créé les Happy Sunday, un club de réflexion autour du bonheur au travail. C’est à ce moment qu’on commence à me dénommer “Chief Happiness Officer”. J’ai mis quelques temps à trouver mon premier client, à Tokyo, mais depuis 3 ans, je parcours le monde et j’organise des journées bonheur en entreprises pour près de 150 équipes.
J’anime également des conférences sur le bonheur en entreprise et je viens de créer une chaîne youtube appelée “Stand Up For Passions”, mettant en lumière des gens à l’histoire singulière et dont la carrière a été définie par la passion. C’est un projet absolument passionnant sur le plan humain.

Pour ceux qui ne connaîtraient pas encore cette fonction, pouvez-vous rappeler quelles sont les missions d’un Chief Happiness Officer ?

Je vois trois missions principales pour le Chief Happiness Officer. Il accompagne d’abord les salariés par du coaching et de l’écoute active. Il prend le temps de connaître chacun, ses rêves, ses ambitions et ce qui le motive.
Il favorise aussi une culture d’entreprise qui marche, dans laquelle chaque employé peut être lui-même, à l’intérieur et à l’extérieur de l’entreprise, sans avoir à jouer un rôle. Et il organise des événements fédérateurs qui correspondent aux attentes des salariés, de la simple fête aux sessions de teambuilding plus formelle.
Pour conclure, je dirais que le but principal d’un C.H.O est de créer une famille. Ce n’est pas plus compliqué que cela.

Selon vous, à quels freins les CHO sont-ils confrontés en France ?

Le qu’en-dira-t’on reste pour moi le principal frein. En France, il n’est pas toujours facile d’être vrai et en accord avec soi-même au travail, contrairement aux Etats-Unis. Parler des émotions, et en particulier du bonheur, c’est suspect, même si les mentalités sont lentement en train de changer.

Qui, au sein des entreprises, fait appel à vos services ?

Principalement les CEO, qui veulent développer une culture d’entreprise plus positive ! Quand ils me rencontrent, souvent accompagnés de leur DRH, c’est qu’ils sont prêts à essayer. Ils prennent un risque en m’engageant comme CHO, mais ça marche à tous les coups ! S’ils me contactent rarement les premiers, les DRH comprennent instantanément l’intérêt de mon intervention. Après avoir expérimenté des approches plus traditionnelles (coachs, teambuilding….), ils sont prêts à faire entrer quelqu’un un peu « out of the box ».
Je travaille pour des entreprises du monde entier (Japon, Etats-Unis, Afrique…). Côté français, j’accompagne surtout avec des filiales étrangères de multinationales. Les sièges sont encore frileux parce qu’ils ont peur de l’impression que ça peut donner. Embaucher un CHO signifierait, en creux, que les gens ne sont pas heureux. Or, je ne suis là que pour apporter PLUS de bonheur, pas LE bonheur !

Quel(s) conseil(s) donneriez-vous aux personnes en reconversion, aux aspirants-CHO ?

Etre Chief Happiness Officer, c’est une vocation ! C’est consacrer sa vie à l’humain, un peu comme un comique dédie sa vie à faire rire. Même si on peut espérer devenir le CHO d’un grand groupe ou un indépendant reconnu, l’argent et la carrière ne doivent clairement pas être LES moteurs. Je conseillerai aussi de se nourrir en permanence, de rencontres et de lectures.

Vos prévisions pour l’avenir ?

Les CHO – ou quel que soit le terme utilisé pour qualifier ce poste- ont de beaux jours devant eux ! Ils tiendront un rôle clef dans la stratégie des entreprises dans les années à venir, au même titre que le marketing, la finance etc…Parce que cela fait sens et parce que c’est rentable. Selon une étude de Zappos, quand l’entreprise met en place des opérations internes liées au bonheur, c’est 30 % de productivité en plus !
Il faut quand même se dire que le phénomène CHO est né dans la Silicon Valley, là où seule la productivité compte. On parle des entreprises les plus efficaces et les plus rentables du monde ! Il existera toujours des contre-exemples pour qui l’humain est le dernier des soucis, mais cela reste des cas isolés.

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