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Juliette de Coucou les girls : son humour décalé pour décomplexer

En s’improvisant fausse Youtubeuse beauté, Juliette, alias Coucou les girls, casse les codes de l’image de la femme dans les magazines et sur les réseaux sociaux. En faisant marrer ses amis avec ses premières vidéos filmées au téléphone, Juliette se découvre une réelle passion pour la vidéo. En liant son histoire personnelle et son humour décalé, elle nous invite à comprendre qu’il n’est pas facile de s’assumer dans notre société, surtout pour les femmes. Rencontre !    

Juliette, peux-tu te présenter en quelques mots ?  

J’ai toujours des difficultés à savoir comment me présenter. Donc je dirais, je m’appelle Juliette et j’ai 30 ans, tout simplement.

Dès ton enfance, ton rapport avec l’école était compliqué… 

Oui, j’ai quitté l’école quand j’avais 16 ans. Je me suis tournée vers la musique. Les choses se sont accélérées et j’ai signé chez Universal en tant que chanteuse. J’ai sorti un Extended Play (EP) et un album. C’était vraiment super !

Ensuite, j’ai continué toute seule. J’ai commencé à désenchanter. L’idée m’est venue de créer un crowdfunding pour préparer mon album, mais je ne le sentais pas. Petit à petit, je me suis éloignée du monde de la musique. Mon quotidien a commencé à être de plus en plus difficile. J’ai additionné les petits boulots. Je suis tout de même contente d’être passée par cette période plutôt difficile, cela m’a permis d’être de nouveau confrontée à la réalité.

Et tout a commencé lorsque tu as réalisé des vidéos pour tes amis…

Oui, j’ai ensuite commencé à réaliser des petites vidéos pour mon compte Facebook personnel. J’aimais bien faire rire. Je le faisais de manière complètement spontanée et irréfléchie, avec mon téléphone. Un jour, un ami m’a poussé à créer ma page Facebook (plus professionnelle). Très vite (en deux mois) j’ai eu 15 000 abonnés.

J’ai mis un peu de distance avec tout cela. Lorsque j’étais chanteuse, j’entretenais ma page Facebook. En tant que Youtubeuse, les abonnés sont venus tout seuls.

Comment as-tu vécu ce début de notoriété ?

L’enthousiasme autour de mes vidéos m’a d’abord paru étrange. Je n’ai pas cherché cette notoriété. J’aimais simplement faire ces petites vidéos. D’autant plus que devenir Youtubeuse n’était pas mon rêve. Je n’avais aucune attente. Je suis arrivée un peu ‘les pieds dans le plat’. 

Naturellement, tes vidéos ont pris du sens ?

Au début, je ne savais pas que j’allais aider les gens. J’ai ensuite découvert le féminisme et je me suis intéressée à de nombreux sujets. Ces vidéos m’ont de plus en plus permis de transmettre des informations sur des sujets me tenant à cœur en racontant simplement mon expérience de vie.

Quelle est justement cette expérience de vie ?

Longtemps, je me suis cherchée dans le regard des autres. Je voulais répondre au désir des autres ! Plus je grandissais, plus je prenais conscience que mon corps dérangeait. J’ai fait tous les régimes du monde, on me faisait comprendre qu’il fallait que je mincisse. Il y avait toujours quelqu’un pour me parler de mon physique. Je n’ai jamais réussi à me faire une idée objective de mon corps.

« Je perdais du poids facilement, mais je ne me sentais pas pour autant plus heureuse »

Je perdais du poids facilement, mais je ne me sentais pas plus heureuse en étant plus mince. Le mal-être était toujours profond et le regard des autres toujours aussi important. Le corps n’est pas indécent, c’est le regard que l’on porte sur lui. 

« Le corps n’est pas indécent, c’est le regard que l’on porte sur lui ».

Et un jour, le déclic….

J’ai réalisé que le regard des autres était également mon regard. Finalement, la norme de la beauté n’appartient à personne. La beauté peut se trouver partout. J’ai toujours des problèmes par rapport à mon poids. Le regard des autres est encore important mais il m’influence beaucoup moins dans mon quotidien.

Sur tes photos Instagram, tu sembles très à l’aise… 

Désormais, j’accepte mon corps tel qu’il est. Mais ce n’est pas pour autant que je l’aime. Il est comme il est. Poster des photos de moi non retouchées reste un grand challenge. S’aimer représente le travail d’une vie. Je me donne ces challenges pour avancer et continuer de m’accepter. 

« S’aimer représente le travail d’une vie. »

J’ai désormais envie d’aider les gens à réfléchir sur leur vie et sur leur corps. Ce qui m’intéresse, c’est de contrer ce que font les Youtubeuses beauté. J’aime bien ce qu’elles font et je respecte leur travail mais en se maquillant beaucoup et en montrant un corps parfait, elles n’aident pas les jeunes filles à se découvrir et s’assumer. Je me bats pour faire en sorte que l’on soit mieux avec soi et avec les autres. 

« Je me bats pour faire en sorte que l’on soit mieux avec soi et avec les autres. »

Et à l’inverse, cela ne m’intéresse pas d’être connue en faisant ces vidéos. En me montrant aux autres, je ne cherche pas à flatter mon égo. Réaliser ces challenges me donnent confiance en moi. 

Qu’est-ce qui te rend heureuse au quotidien ?

D’être authentique et d’être vraie avec moi. Du moment où l’on est honnête avec soi, je pense que le bonheur n’est pas très loin.

Comment imagines-tu la suite ? 

Je veux continuer à écouter mon instinct et développer des projets qui à la fois m’excitent et me font sortir de ma zone de confort. J’ai également envie que les gens continuent à se retrouver dans le contenu que je propose !

Merci !

Pour pour suivre Coucou les girls 😉
 
Nous avons choisi Juliette pour intervenir lors de notre événement, le « Vision Summit », le 22 mars 2019. Pour en savoir plus, c’est par ici : http://vision-summit.eu/

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