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Pauline Wald et son incroyable voyage initiatique à pied

A l’aube de ses 30 ans, Pauline a senti un décalage entre la vie qu’elle menait dans son bureau parisien et ce qu’elle ressentait au plus profond d’elle-même. Elle décide alors de partir à pied sur les routes de Saint-Jacques de Compostelle depuis sa maison natale en Alsace. Des mois de voyage et des milliers de kilomètres dans les jambes et le cœur qu’elle raconte aujourd’hui dans un film documentaire « Chemins de Vie, Marcher vers son Essentiel ». Un parcours initiatique extraordinaire à découvrir qui a ému l’équipe de l’Optimisme.

A 30 ans, tu as eu « l’impression de perdre ta vie à la gagner. » Qu’est-ce qui t’a amenée à ce constat ? Par quels questionnements es-tu passée avant de prendre ta décision de marcher pendant plusieurs mois ?

J’ai commencé à travailler en tant qu’auditrice interne dans un groupe bancaire après une école de commerce. Au bout de quelques années, je me sentais happée par l’engrenage métro-boulot-dodo et les tâches qui m’étaient assignées me paraissaient de plus en plus absurdes. Je me suis levée un matin, affaiblie par la charge de travail, en me posant la question : Quel est le sens de tout ça ? Comment me suis-je retrouvée ici en tailleur à remplir des documents Excel et faire des présentations Powerpoint sur la réduction des risques d’une banque ?

Comment as-tu ressenti cet « appel » en toi ? Comment as-tu préparé ce départ ?

J’avais passé la première partie de ma vie à suivre une autoroute bien tracée. J’ai eu besoin de ralentir et de me connecter davantage à moi-même. L’idée de marcher seule en sac à dos s’est imposée progressivement comme une évidence. J’avais entendu parler du Chemin de Compostelle et le fait d’avoir un cap, une « destination » créait la structure dont j’avais besoin pour me laisser aller à l’inconnu et à la magie. J’ai parcouru différents sites de conseils pour préparer son sac à dos et j’ai fait le premier pas sur ce chemin sans entraînement préalable.

Tu as mis ton corps en mouvement, tu t’es confrontée aussi à ses limites. Comment cela t’a-t-il transformé ? Quels changements as-tu constaté quant à ton état d’esprit et ta façon de voir le monde ?

Je pensais que si je me libérais des contraintes de ma vie de bureau à Paris et que si je marchais seule dans la nature, j’allais forcément être dans une joie permanente. Dès les premiers kilomètres, j’ai eu mal aux pieds et au dos, je me suis perdue dans une forêt alors que la nuit commençait à tomber, j’en ai eu raz le bol de marcher et j’ai fait face à un flot de pensées et d’émotions pas toujours agréables alors que je marchais seule. Je me suis sentie vulnérable. Et je crois que c’est ça la leçon que je tire de ce Chemin : apprendre à accepter ma condition d’être humain limité et à accepter les difficultés qui se présentent, sans utiliser trop d’énergie à me plaindre ou à résister à ce qui est.

Avais-tu une idée de ce que tu allais faire au retour ? As-tu eu peur de cette question ?

Je savais que je ne voulais pas retourner dans le secteur bancaire. J’avais repris des études de psychologie à distance que je souhaitais poursuivre mais avec du recul, je crois que j’avais surtout besoin d’oublier cette question et me laisser porter pendant un petit moment. Et j’ai mis du temps à l’assumer, dans ce monde où on doit toujours savoir. Il y avait néanmoins une certitude qui s’est littéralement imposée à moi quand je marchais : interviewer les pèlerins que je croisais et en faire un film (alors que je ne suis pas dans l’audio-visuel à la base).

Tu as découvert d’autres pèlerins en chemin. Qu’est-ce que ces rencontres t’ont apporté ? Quelles sont les principales motivations qui poussent ces personnes à « cheminer » ?

Les discussions avec des pèlerins me touchaient profondément, j’ai eu envie de donner à voir cette génération de personnes « en chemin », qui ont quitté leur zone de confort pour partir marcher. Besoin de reconnexion à soi dans un monde qui va trop vite, désir de challenge, de rencontres ou encore quête spirituelle : chaque chemin est unique.

Comment as-tu vécu ton retour ? Que fais-tu depuis ? Quels sont tes projets pour l’avenir ?

J’ai pris l’engagement envers moi-même d’essayer de faire de ma vie un chemin. J’ai fait le montage d’une première version de mon film que j’ai complété par la suite en étant aidée au niveau technique. Le film d’une heure est sorti en DVD et en VOD depuis quelques mois. Si cela est possible, j’aimerais organiser une tournée de projections du film en 2021. J’ai poursuivi mes études de psychologies jusqu’au master 2 (je suis diplômée depuis 6 mois). J’aimerais me lancer en tant que thérapeute en 2021 et continuer à interviewer des personnes qui m’inspirent pour ma chaîne YouTube. J’ai aussi commencé à écrire un livre sur mon voyage intérieur.

As-tu pu conserver « l’esprit du chemin » et ces enseignements depuis ton retour ? Comment intègres-tu dans ta vie les enrichissements de ton voyage ?

Un des enseignements de ce voyage a été d’écouter davantage mon propre rythme et mes envies, mon GPS intérieur. Dans mon quotidien, j’essaie de me demander régulièrement si le pas que je fais est aligné avec mes vraies envies. Je me rappelle aussi, quand le Chemin me paraît long, de me concentrer sur chaque petit pas plutôt que sur la destination.

Une phrase qui te booste au quotidien ? Ton mantra ?

Fais chaque jour un pas vers ta joie, vers la vie que tu as envie d’avoir.

Pour suivre Pauline sur les réseaux et en savoir plus…

Voir son documentaire ICI.

La bande-annonce de son documentaire « Chemins de vie, marcher vers l’essentiel »

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