[Témoignage 1/5] Education : rentrer dans le moule et ne pas s'écouter

Marie-Alix est la rédactrice de la rubrique développement personnel du site. Vous étiez nombreux à vous interroger sur son parcours, du monde de la finance à coach. Elle partage son histoire dans une série d’articles.
Il me semble essentiel de vous parler de mon parcours, pour vous parler du votre. Nous sommes nombreux à vivre des choses similaires et à nous poser les mêmes questions.

Une enfance formidable

J’étais une enfant pleine de vie et très heureuse de vivre.
Je n’étais pas franchement brillante à l’école, pourtant je cherchais déjà à exprimer ma créativité. Je me souviens du club que j’avais fondé en primaire, je regroupais les copines autour de la création d’un magazine. En parallèle je créais des chorégraphies sur Britney Spears. On m’appelait « la commandante ».
Je crois surtout qu’à cet âge là tout me paraissait possible et que j’avais une bonne dose de confiance en moi.

La risée du collège

Arrivée au collège, ça se dégrade. Je deviens la risée de tous, une vraie victime. Je perds confiance en moi en un éclair.
Avec le recul je réalise que j’étais surtout très mal entourée, je m’étais choisi une « meilleure amie » manipulatrice et perverse. Au lieu de m’éloigner lorsqu’elle m’humiliait, je la suppliais de rester mon amie par peur d’être seule.
Les professeurs ne m’ont pas aidée. A croire qu’humilier leurs élèves leur permettait de se sentir importants dans l’école que je fréquentais.
Après une année au collège, la petite fille créative et pleine de joie que j’étais avait disparu. Je me sentais dévalorisée. Un mal être profond commençait à s’installer en moi sans que je ne sache comment, ou à qui, l’exprimer.


L’adolescence est la période durant laquelle nous sommes le plus vulnérable, les enfants qui harcèlent les autres sont d’ailleurs les premiers à souffrir.
Comment se fait-il qu’aucun moyen ne soit mis en place pour permettre aux jeunes de se développer personnellement et de se sentir bien dans leurs baskets ?

Choisir son avenir

La fin du lycée approche. Il faut choisir des études et se choisir un avenir.
En posant aujourd’hui la question autour de moi je réalise que la plupart d’entre nous avons suivi l’avis de nos parents, ou de nos copains.
Nous apprenons les mathématiques et l’histoire, mais personne ne nous apprend à nous écouter et à sentir ce qui est juste pour nous.


Avez-vous la sensation que les tables de multiplication vous servent au quotidien dans vos prises de décisions ?
Par chance, je faisais partie du peu d’adolescents qui savait ce qui les passionnait. Pour moi c’était clair, c’était la psychologie. Malheureusement, je faisais aussi partie de ces adolescents qui n’avaient pas confiance en eux et qui remettaient leurs vies dans les mains d’autres personnes, d’apparence mieux placées pour décider.
Ma conseillère d’orientation avait effectivement identifié l’humain comme primordial pour moi. Mais pour ma sécurité financière, elle m’avait recommandé l’école de commerce et les ressources humaines. Il m’aura fallu quelques années de plus pour comprendre que les ressources humaines comme pratiqué dans certaines entreprises n’avaient d’humain que le titre.

L’école de commerce, ou les années folles

En école de commerce, mon manque de confiance en moi et mon mal-être me quittent.
Je découvre la fête, l’alcool et la « popularité ». Je m’amuse, beaucoup, et j’oublie totalement l’avenir.  Qu’importe ce qu’il se passera dans le futur, dans le présent je m’éclate et j’adore ça ! Elles sont bien loin les années où j’étais rejetée. Je pars en Irlande, en Espagne et à Londres, j’y découvre les joies des échanges universitaires et je m’amuse… Qu’est-ce que je m’amuse… Ma joie de vivre revient totalement, en apparence.
Pourtant au fond de moi je me sens incomprise. Souvent je pleure sans trop comprendre pourquoi.
Je me sens différente, mes rêves d’humanité me semblent inaccessibles et la vie perd un peu son sens. Je me tais. Ca doit être normal et puis j’ai de la chance de pouvoir faire ces études, alors je bois et je fais la fête, la vie est belle, non ?
Je ne réalise pas encore, que j’essaie terriblement de rentrer dans un moule trop petit pour moi, que la fête et l’alcool sont des distractions. Je suis les rails bien tracés d’une vie qui n’est pas la mienne.
Je mets mes rêves de psy entre parenthèses, et pourtant j’y pense sans cesse.
Mais on m’a dit que « le commerce c’était mieux pour moi », alors ça doit l’être, pas vrai ?
Retrouvez la suite de la série : l’entrée dans la vie professionnelle
Marie-Alix, après des années dans le monde de l’entreprise est devenue coach pour accompagner ceux qui changent de vie. Contact : marie-alix@loptimisme.com

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