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Notre sensibilité au « vivant » est-elle en train d’évoluer ? Le regard de Mathias Lahiani

Sensibilité vivant

Mathias Lahiani est un homme aux multiples casquettes. Violoniste à l’origine, il s’est depuis des années questionné sur le monde en partant en quête de lui-même et des autres, ce qui l’a mené jusqu’à imaginer un projet humaniste en créant « On passe à l’acte ».

Mathias Lahiani est aussi l’un des intervenants des rencontres Conscience et Citoyenneté qui aura lieu le 11 décembre 2021 à Paris et sur Zoom. Vous pouvez tous participer à cet évènement unique ! Nous en avons profité pour lui poser quelques questions sur la notion du « vivant ». Que recouvre-t-elle exactement ? Notre sensibilité au vivant a-t-elle évolué ? Comment mettre le vivant au service de nos projets ? Mathias nous éclaire…

Vous avez une sensibilité particulière pour le vivant. Qu’est-ce que le vivant pour vous ? Comment peut-il nous aider à nous mettre en mouvement dans nos projets ?

En regard du “savant”, le “vivant” c’est ce qui vient du terrain, de la nature, c’est la vie telle qu’elle s’est exprimée au gré de l’évolution. Elle n’a rien à voir avec la connaissance humaine, elle n’est pas générée par l’industrie, elle ne s’achète pas sur Amazon. C’est ce dont l’humanité est témoin sans l’avoir créé.

Cette vie est partout autour de nous et nous la côtoyons en permanence. Elle nous dépasse et nous englobe, qu’on le veuille ou non. Mais nous n’en avons pas forcément conscience. Nous pouvons côtoyer le vivant par habitude ; sans même en sentir la magie.

Alors, comment percevoir cette magie ?

Pour avoir conscience du vivant, nous avons besoin d’y être sensible.
C’est ce que j’appelle ici la sensibilité au vivant.

moutons, sensibilité au vivant

Comment cela fonctionne-t-il ?

On peut considérer que chacun de nous est le premier ambassadeur du vivant. Nous sommes d’abord sensible à nous-même, à nos désirs, nos frustrations, à notre personne. Puis nous devenons progressivement sensibles à plus vaste que nous même : à nos parents, à nos frères et sœurs, aux autres, aux étrangers, aux animaux, etc.

La sensibilité au vivant est une affaire concentrique : ça part de nous-même, puis ça englobe un périmètre progressivement plus vaste. Ça fonctionne pour les individus dans un premier temps et ça transparaît dans la société dans un deuxième temps.

Notre sensibilité au vivant a évolué de manière irréversible dans le passé et c’est ce qui a guidé notre évolution éthique, ce qui a nourri nos valeurs, qui a donné du sens à nos existences.

Avez-vous un exemple pour illustrer l’évolution de cette sensibilité au vivant ?

Par exemple, je me souviens de ma mère avec ses copines enceintes : elle parlait aux bébés quand ils étaient encore dans le ventre de leur maman. C’était sa sensibilité à elle qui s’exprimait mais cette sensibilité n’était pas forcément partagée. A l’époque (cela remonte à environ 40 ans), certains la prenaient pour une illuminée en la voyant parler aux fœtus dans le ventre.

Aujourd’hui en 2021, il est communément acquis que pour préparer l’arrivée du bébé, il faut lui parler pendant la grossesse. Cela va même jusqu’à inverser le processus : c’est celui qui ne parle pas au fœtus qui est montré du doigt.

Et si on suit ce raisonnement, on s’aperçoit qu’on ne pourrait pas faire marche arrière vis à vis de notre sensibilité aux enfants (alors qu’ils sont considérés comme des êtres vivants protégés par la loi depuis seulement 130 ans en France), on ne pourrait pas faire marche arrière vis à vis de notre sensibilité aux asiatiques (tandis qu’ils nous semblaient vraiment étranges il y a seulement 50 ans), on ne pourrait pas faire marche arrière vis à vis de notre sensibilité aux homosexuels, aux végétariens, aux animaux de compagnie…

Comment notre sensibilité au vivant peut-elle nous aider à nous mettre en mouvement dans nos projets ?

Si elle nous a guidé par le passé, elle reste un guide pour le futur. Si on reprend l’image d’un cercle concentrique de la sensibilité à soi qui s’expanse vers une sensibilité à des éléments vivants de plus en plus éloignés de soi, on peut s’amuser à imaginer ce que sera demain la sensibilité au vivant. On peut facilement parier que l’évolution de notre sensibilité au vivant va se tourner vers les animaux, puis les insectes, puis les végétaux, puis l’environnement dans son ensemble, puis la planète…

Comme les individus sont en avance avec leur sensibilité au vivant face aux sociétés qui sont plus lentes, on peut considérer qu’une valeur ajoutée de nos projets réside justement dans nos sensibilités. Ainsi nous pouvons nous appuyer sur cette sensibilité pour guider nos projets. Nous pouvons avoir confiance en elle et ne pas avoir peur d’être précurseurs car c’est justement notre valeur ajoutée. Nous pouvons accepter de nous lancer avec courage dans des voies qui semblent décalées aux yeux des autres. Et surtout nous pouvons garder espoir car ce n’est pas parce que la société n’est pas encore sensible à tout le vivant qu’elle ne le sera pas demain.

Pour en savoir plus sur Mathias Lahiani, cliquez ici : 

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Mathias Lahiani est l’un des intervenants des rencontres Conscience et Citoyenneté qui aura lieu le 11 décembre 2021 à Paris et sur Zoom.

Les premières rencontres Conscience et citoyenneté – Une journée pour élargir ensemble notre champ de conscience en tant que citoyens. 

RENDEZ-VOUS le samedi 11 décembre 2021, 9h30 à 18h en présence à L’Agora (Paris) et en virtuel (Zoom). En présence de huit intervenants passionnants et passionnés qui proposeront leur regard et leur expérience de la conscience…

Pour plus d’information et réservation, c’est ici :  

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